Sous les menaces d’un influent membre du staff d’AK, j’ai été contraint de revoir cette production Ghibli signée Yoshifumi Kondô, chef animateur d’un certain nombre de films du prestigieux studio. Le bonhomme étant décédé en 1998, Mimi wo Sumaseba restera son unique réalisation. L’histoire qu’il nous raconte est toute simple : celle d’une collégienne passionnée de lecture qui doute de ses propres capacités d’écriture. Sa rencontre et son admiration grandissante pour l’apprenti-luthier Seiji la poussera néanmoins à se mettre à l’épreuve…. au détriment de ses résultats scolaires !
Datant de 1995, ce film bénéficie d’une très bonne réalisation. Les paysages urbains tout en dénivellations m’ont fortement marqués. Je pense notamment à la scène où Shizuku parcourt le quartier à la poursuite d’un gros chat malicieux, slalomant entre les piétons, esquivant les véhicules, escaladant les murets et les ruelles en pente… Depuis les hauteurs de la ville, les plans panoramiques proposent aussi de très chouettes paysages alternant verdure et constructions humaines.
Les passages musicaux sont eux aussi très appliqués et, chose plutôt rare, la manipulation des instruments est assez fidèlement retranscrite. Il en va d’ailleurs de même pour les mouvements de lèvres lorsque Shizuki chante. Cela semble être un détail mais cela a son importance dans un film prenant pour leitmotiv la chanson « Country Road ». La scène du petit concert improvisé au sous-sol du magasin apparait alors comme une vraie réussite visuelle et sonore.
Même si on est loin des délires fantasmagoriques de Miyazaki, Mimi wo Sumaseba comporte quand même une petite touche de fantaisie à travers les quelques représentations de l’univers inventé par Shizuku. Cette poésie légère donne de l’ampleur à cette histoire finalement très réaliste, crédible et touchante. On en ressort heureux et satisfait d’avoir partagé une tranche de vie avec ces sympathiques et attachants personnages.