Critique de l'anime Lettre à Momo

» par Afloplouf le
09 Décembre 2012
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Lettre à Momo - Screenshot #1

A fin de Momo e no Tegami, j'avais les yeux mouillés. Je continue de suivre assidument l'animation japonaise, mais ça faisait longtemps que je n'avais pas été aussi touché. Je ne savais si je me faisais vieux au cœur de pierre ou bien si sur le refrain trop facile du "c'était mieux avant", l'archipel avait perdu sa magie. Le film de Hiroyuki OKIURA m'a rappelé à mon souvenir que je ne suis pas si bourru que je veux le faire croire et que le talent n'est jamais loin. Ce simple aveu de sentimentalisme pourrait faire office d'avis critique mais je sens qu'il vous en faut plus. A l'instar de Colorful l'année dernière, je crains également que la sobriété de Momo e no Tegami ne le condamne à un relatif anonymat.

Pour tant c'est bien cette retenue, cette authenticité recherchée qui donne tout son relief au film. Les décors sont dessinés, on ne tombe pas dans le travers du photo-réalisme et pourtant on croirait pouvoir se balader dans cette petite ville insulaire. Le spectateur est directement happé dans l'écran. Les personnages qui ressemblent à des japonais et l'animation incroyablement naturelle de Masashi ANDO qui fait une nouvelle fois des merveilles participent également à cette immersion dans la vie de Momo. Il est possible comme le note très justement Jevanni que cette pudeur empêche Momo e no Tegami de toucher le large succès qu'il mérite. Le public ne sait pas ce qu'il rate.

Lettre à Momo - Screenshot #2OKIURA nous rappelle avec plaisir qu'il est inutile de sortir les violons et tout un orchestre philharmonique pour émouvoir le spectateur. C'est bien de cette authenticité jamais compromise que vient l'empathie. Momo est sans aucun doute le personnage le plus touchant de l'animation en 2012.

Mais le réalisme de la réalisation sert bien sur à marque le contraste avec les apparitions fantastiques des esprits gardiens ou comment en un éclair la magie débarque dans notre monde. Certes, il servent plus d'éléments comiques qu'autre chose mais le premier rire de Momo est à ce prix. Cette fille au visage fermé, les yeux baissés, qui ne parlent ni aux nouveaux visages, ni à sa maman, ni à elle-même rayonne en une pitrerie. Et avec elle, le spectateur rit aussi.

Et une fois qu'il a attrapé notre cœur, ce salopard de réalisateur joue avec et on passe en une scène du rire aux larmes. Il nous aura fait attendre 7 ans mais ce temps n'a pas été perdu. Le réalisateur de Jin-Roh démontre, dans un registre très différent, que son précédent film n'était pas la chance du débutant. Et donne par l'occasion une bonne piqure de rappel à ces collègues qui enchaîne les travaux sans âme. Momo e no Tegami est plus qu'un divertissement, c'est une véritable œuvre artistique. De celles qui nous accompagnent à jamais.

Verdict :9/10
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A propos de l'auteur

Afloplouf, inscrit depuis le 14/05/2008.
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