Parler de déterminisme c'est forcément prendre le risque de se gauffrer magistralement. C'est un sujet qui divise, certains y voient une explication logique du destin, alors que d'autres essayent, à coup de physique quantique d'en démontrer l'inexactitude ( ou du moins la limite). Cette notion est étroitement liée à la théorie du chaos, et peut s'avérer être un outil scénaristique formidable. Psycho-pass par exemple calque la structure conceptuelle du déterminisme et l'adapte à sa société pour discuter de la portée de la justice et du libre arbitre. Dans le cas de Ranpo kitan, ça tient plus de la pitrerie prétentieuse qu'autre chose...Bon c'est très mal entamé, mais je vais tenter de ne pas trop tomber dans la diatribe.
Les premiers épisodes de Ranpo kitan captivent par une ambiance très pesante, et leur propension à provoquer un réel malaise chez le spectateur. Cet aspect est appuyé par une direction artistique sympathique, et certains effets de style qui ne sont pas sans évoquer une représentation théâtrale. Les différents mystères qui composent les premiers épisodes, bien que trop démonstratifs ( et pas assez mystérieux finalement), assurent un divertissement acceptable. Ajoutez à cela des personnages pour le moins particuliers, et Ranpo kitan semblait parti pour être un Mystery anime sympathique, et empreint d'une atmosphère glauque et onirique. Mais peut-être désireux de s'imposer comme une véritable critique du modèle judiciaire contemporain, l'animé décide de poser ses couilles sur la table et de se doter d'une vraie trame... Faudra penser à virer le collégien qui était au scénar.
Arrivé à ses deux tiers, Ranpo Kitan assomme le spectateur avec un débit d'idioties à la seconde assez hallucinant. La transition entre la partie mystère et la partie conneries se fait avec la dextérité d'un Kamina dans un hummer, si bien qu'on a l'impression d'être en présence d'un tout autre animé. La personnalité qui faisait le sel des premiers épisodes est remplacée par des scènes d'exposition interminables et des retournements de situation cheaps, qui n'ont pour certains pas le moindre sens. Les incohérences s'accumulent, et le pseudo discourt social des derniers épisodes est purement risible, puisque la vision que l'animé se fait de la société se résume à " humain pas satisfait de autres humains, alors humain sortir tuer des gens ". Il est très clair que les personnes au scénar n'avaient pas la moindre idée de ce qu'elles étaient en train de raconter, et se sont donc contentées d'empiler le plus d'informations possible sans le moindre souci de cohérence.
Pour finir en beauté, il convient de revenir sur les protagonistes, et plus particulièrement sur Kobayashi qui est à mon sens assez symptomatique de l'échec de cet animé, étant donné qu'il suit la même évolution que ce dernier. Il apparaît de prime abord comme le personnage le plus intrigant, de par son détachement quelque peu perturbant et la fascination presque malsaine avec laquelle il aborde les différentes affaires. Mais finit malheureusement sa course avec une personnalité diamétralement opposée à celle qui en faisait un personnage intéressant, et ce sans la moindre explication tangible. On est face à un enchainement de conséquences dont on ne nous laisse même pas constater les causes.
Renpo kitan: Game of Laplace est purement consternant. Noyé dans un discours d'une incohérence absolue sur un sujet qui le dépasse, l'animé apparaît comme une farce embarrassante à regarder et se permet par la même occasion de spolier les quelques qualités qu'il exhibait fièrement à ses débuts. Cet animé c'est comme le type qui essaye d'être exhaustif sur un truc, alors qu'il vient de le lire sur Wikipédia : Il transpire, il bafouille et à la fin on comprend que dalle.