Adapté du manga qu'il a lui-même dessiné, Miyazaki signe là son deuxième film (après le Château de Cagliostro). Par rapport au manga, Miyazaki a beaucoup enlevé et simplifié (le film correspond à peu près aux deux premiers tomes du manga qui en compte sept) et n'a finalement gardé que la trame générale en réécrivant les détails.
Ce film annonce également un tournant dans le style par rapport à Cagliostro et annonce les chefs-d'oeuvre suivants.
Les graphismes sont magnifiques, bien qu'en-dessous de ceux des films suivants, idem pour l'animation, et on est subjugué par la puissance évocatrice dont fait preuve Miyazaki dans cette histoire complexe et fouillée. Il arrive particulièrement bien à recréer un monde entier cohérent, sur fond de catastrophe écologique.
Les hommes, réduits à un faible nombre et menacés par leur environnement, cherchent une voie qui leur assurera la survie et pour cela ont encore la folie de se battre au risque de s'éliminer jusqu'au dernier.
Princesse de la Vallée du Vent, ilôt de paix et de tranquillité, Nausicaa, l'héroïne éponyme du film, est mêlée malgré elle au conflit qui secoue son monde. Elle doit trouver un moyen pour les hommes de continuer à y vivre en cohabitant avec les insectes. Et c'est une plongée dans des forêts immenses peuplées d'insectes dantesques à laquelle nous invite Miyazaki.
La jeune fille est un personnage fascinant. Outre ses qualités de bonté, courage, ..., elle fait preuve d'une grande force d'âme et d'un grand charisme. Elle a notamment la capacité de voir les choses d'une manière radicalement différente des autres, en écartant tous préjugés et présupposés.
Le film préfigure certains des autres films de Miyazaki : on retrouve un couple jeune fille/ jeune garçon (mais Nausicaa reste clairement le personnage principal), les appareils volants annoncent ceux du Château dans le Ciel et du Château ambulant, ...
Un film à ne pas manquer.