Cet animé avait tout pour se planter ou être un parmi tant d'autres et pourtant, comme dirait l’autre, il «tourne».
Je sais, la formule est lapidaire, cela ne veut pas dire grand-chose, mais je crois que vous avez compris où je veux en venir. Nodame Cantabile nous propose une histoire classique, un homme, une femme, une passion commune et après maintes péripéties voilà-t-y pas que l’amour pourrait éclore. C’est tellement éculé que cela devrait être ennuyeux et pourtant les ingrédients, ajoutés ça et là, font de cette série un objet captivant.
Cela fonctionne parce que le duo Chiaki-Nodame est le plus improbable qui soit. C’est le premier de la classe typique, elle est l’élève anonyme par excellence, il est maniaque, elle est bordélique, il est méticuleux, elle joue à l’inspiration, il est soigné, elle est limite crade. Il a ce qu’il lui faut, elle a ce qui lui manque. A lui la rigueur du musicien quasi-professionnel, à elle la spontanéité qui fait la différence entre un bon et un grand musicien. Ils sont complémentaires, tout en étant à l’opposé.
Cela fonctionne parce qu’il n’y a pas véritablement de dramatisation. Cela reste léger, souvent invraisemblable, mais qu’importe. On prend un certain plaisir, alors pourquoi le bouder ?
Cela fonctionne parce que le chara-design, qui peut apparaître sommaire de prime abord, est en fait excellent. Si l’on y regarde de plus près, c’est même très détaillé. La 3D, qui peut paraître brute de décoffrage, presque maladroite, à chaque fois que l’on met en avant les instruments en action, devient au final indispensable. Regardez la fluidité du mouvement des doigts sur le clavier du piano, personnellement, je ne m’en lasse pas.
Cela fonctionne parce que l’OST est excellente. Je me garderai bien de poser un jugement sur l’interprétation des morceaux de Bach, Schubert et autres, je ne suis pas assez connaisseur pour cela. Cependant, force est de constater que Mozart, même joué par un musicien de studio que d’aucun considérerait comme moyen, reste bien supérieur à ce qui est généralement proposé pour accompagner un animé. J’ai également beaucoup apprécié le deuxième ending intitulé «Sagittarius» de SUEMITSU & THE SUEMITH.
Comme quoi, il n’est pas forcément besoin d’innover, de «chercher midi à quatorze heure», il suffit souvent que la qualité soit là pour qu’une série soit bonne et celle-ci l’est assurément.