One Piece, le film 10 : Strong Movie ?
Titulaire d’un record de démarrage au Japon, et se classant facilement comme un des gros succès animés de 2010, One Piece Strong World tire sa particularité d’avoir été co-réalisé par Echiiro Oda himself. Ce qui laissait présager quelque chose de bon pour les amateurs du manga.
Cependant, on ne niera pas que cette collaboration ne saute pas aux yeux et qu’elle ne rend pas ce film très différent des autres. Cela dit, le fan sera pleinement satisfait.
L’histoire de ce film ne brille pas d’une inventivité extrême, mais il a le mérite de créer un lien avec le manga original. Un lien concrétisé par la parution du Chapitre 0, un one-shot de Oda nous expliquant la situation ayant conduit aux évènements prenant place dans le film. Un chapitre que je vous conseille fort de lire.
Les pirates Mugiwara croisent paisiblement en mer lorsqu’une île géante passe au-dessus de leur tête. Shiki le Lion d’Or, un pirate possédant le pouvoir de faire léviter les objets, en descend pour leur expliquer que cette île, Strong World, est sa base secrète à partir de laquelle il va mettre son mystérieux plan à exécution. Il ne repart pas les mains vides puisqu’il kidnappe Nami (comme d’hab…) pour profiter de ses talents de navigatrice - et plus si affinités.
Pour la sauver Luffy et ses nakama vont aborder l’île de Strong World, sans savoir que celle-ci est infestée de monstres furieux….
Ce que je vous raconte là est le pitch du film mais il faudra attendre un peu de temps pour bien le comprendre car le film choisit de commencer directement par l’abordage de Strong World par Luffy et ses copains. Une narration décousue et assez déstabilisante pour le premier quart d’heure du film.
Le film se suit alors avec comme d’habitude une montée progressive en puissance dès lors que l’on approche du boss final. Comme le film se situe aux alentours du tome 60 du manga, beaucoup de personnages sont de la partie (comme Brook quoi fait sa première apparition dans un film). Le problème étant qu’à la manière d’un film Bleach, l’ensemble tourne vite au catalogue de techniques que les belligérants s’envoient dans la gueule tout du long. Le fan sera aux anges mais on ne peut que se sentir un peu lésé, surtout lorsque l’on se rappelle certains films qui s’en sortaient très bien sans aller dans le fan-service (celui de Hosoda, pour ne pas le citer).
Le film risque également de rappeler des mauvais souvenirs puisque Strong World fait inévitablement penser à l’île de Skypiea, avec même les habitants avec des ailes etc… Mais certaines scènes chocs donnent une réelle identité au film, comme le moment vers la fin où l’équipage entre en force dans le QG de Shiki avec leur habit de mafieux avant de tirer partout. Comme tout bon One Piece les gags seront légion, le second degré omniprésent et on appréciera les nouvelles tenues de Nami et Robin (vous croyez que c'est pour quoi que je suis One Piece moi ?)
C’est donc un peu à cela que l’on résumera le film : beaucoup de gueule, de bourrinage bien shônen, des bonnes grosses vannes, du bon One Piece quoi. La réalisation impeccable et les personnages attachants feront le bonheur du fan, et peut-être seulement de lui. Ce qui permet au film d’aisément atteindre sa cible et de se placer dans le haut du panier des films de la licence.