Film Z sait attirer l'attention comme ayant eu la participation directe de l'auteur Oda et comme le premier film sur le Nouveau Monde.
On y retrouver les ingrédients qui font le succès de One Piece : un univers riche et coloré, des personnages toujours aussi barrés et un "méchant" avec un vrai background. La baston est à l'avenant : ça pète dans tous les sens. La musique hors génériques est discrète à part une chanson (et pas une simple instru) et offre même le luxe de supporter la thématique. Renversement de valeurs, le "méchant" est un ancien de la marine (qui plus est un amiral) qui ne supporte plus de voir ses amis tués aussi bien par les pirates que l'inaction de son commandement. Cerise sur la chantilly : du pur fan service avec l'apparition d'un personnage qu'on n'avait pas encore pu voir dans le Nouveau Monde après certains événements, ce qui rend déjà ce film indispensable pour les dingues de la licence.
Mais malgré ses qualités intrinsèques, Film Z porte bien mal son nom car on a plus souvent l'impression de voir un gros épisode filler, voire même le résumé d'un arc filler.
Épisode car si techniquement on est bien au delà de ce que nous balance à la figure Toei avec l'adaptation télévisée, on est aussi très en deçà de ce que j'attends d'un film avec un budget qu'on imagine plus que conséquent. La 3D est utilisée abondamment pour les décors et même certains plans de combats. C'est déjà une faute de goût mais surtout ces CGI ne sont pas toujours très bien intégrées et sautent aux yeux.
Filler car le spectateur sait dès le début que l'histoire n'est pas canon. Aussi, certaines idées qui auraient été bonnes dans l'histoire principale tournent ici à vide car on sait que rien n'aura d'influence en définitive. La tension ne prend jamais et n'y aurait-il l'implication émotionnelle avec le nouvel ennemi que l'on regarderait le film avec une certaine passivité, sans oublier le final un peu précipité.
In fine, Film Z a le cul entre deux chaises : bon One Piece, mauvais film. Strong World souffrait des mêmes défauts/qualités. Je vais risquer le blasphème en supposant que la participation d'Oda est plus néfaste qu'autre chose. Certes ça nous sauve des purges qu'on a pu voir par le passé mais je persiste à dire que pour les films, il faut aller vers une plus grande prise de risque/liberté comme l'avait fait Hosada.