Attaquons d’entrée de jeu sur le pitch de base de l’anime : un étudiant de 19 ans décide de s’occuper de ses 3 jeunes nièces (respectivement 3 ans, 10 ans et 14 pour l’aînée), après le décès des parents de celles-ci dans un accident d’avion. Comme ses moyens financiers sont limités, son logement se limite à un appartement estudiantin de 2-3 pièces, et ces nouvelles bouches à nourrir l’obligent à enchaîner les petits boulots en plus de ses études, ce qui lui laisse au final très peu de temps libre pour se reposer. Oserais-je ajouter que pour ne rien simplifier, l’aînée du trio est raide dingue de lui ? Bref, dès le premier épisode, on sent que normalement, une telle situation reviendrait en temps normal à se tirer une balle dans le pied. Mais, magie de l’animation oblige, la petite « famille » finit (avec difficulté quand même) par trouver un certain équilibre qui bien que précaire n’en reste pas moins existant.
Passé ce trip irréaliste voulu par les producteurs et acceptée (pour ne pas dire imposée) la possibilité de la situation rocambolesque que nous propose l’anime que reste-t-il à celui-ci. Eh bien je dois avouer que le récit est plutôt sympathique, narrant le quotidien des différents personnages, profondément marqués par un terrible drame familial. Chacun à sa manière essaie de faire son deuil et de passer outre l’épreuve qui lui est imposée, pour finalement parvenir à envisager l’avenir sous un jour un peu moins sombre. Pour cela, le chemin est long et douloureux, parsemé d’expériences et d’évènements désagréables qui pourraient facilement saper la volonté des différents protagonistes s’ils ne se soutenaient pas mutuellement, entourés de multiples connaissances qui essaient de soulager leur peine quand ils en ont l’occasion.
Le personnage de Yuuta (puis ses nièces, mais ce sera moins facile), trouveront notamment un certain réconfort auprès de Raika Oda. Cette étudiante un peu bizarre fréquente la même université que le jeune homme, et les deux vont finir par se rapprocher d’épisodes en épisodes. Dans une production « classique », cette romance ne jouerait qu’un rôle assez périphérique, mais ici, elle prend une importance bien plus grande car marquant une différence assez marquée entre le monde des adultes et les responsabilités qu’il implique et celui des enfants. La présence de la jeune femme permet en outre de détendre la situation quand celle-ci devient trop tendue, que ce soit en allégeant les poids sur les épaules de Yuuta, ou simplement en rajoutant une touche comique salutaire.
Impossible de parler de l’anime sans réserver un paragraphe (même court) à la petite Hina. A elle seule, cette fillette de 3 ans représente toute la problématique de l’anime, dire qu’elle fait la pluie et le beau temps dans cette production est un euphémisme. L’humeur des protagonistes (et même du spectateur) dépend en grande partie de ce petit bout de choux : quand elle sourit, même les cœurs les plus endurcis ne peuvent qu’abaisser leurs barrières et se montrer plus compréhensifs. Dans le même ordre d’idée, comment ne pas ressentir un brutal pincement au cœur quand elle demande en toute innocence (avec son sourire ravageur) où se trouvent ses parents, sans que personne n’ose lui expliquer la terrible vérité.
Maintenant, abordons le vrai défaut de cette production, qui cultive sans chercher à se cacher une certaine ambiguïté concernant les relations entre personnages. Le problème ne vient pas forcément de ceux-ci, tous étant relativement « carrés » dans leur manière de voir les choses : Yuuta prend son rôle de tuteur au sérieux, et ne semble pas avoir de penchant malsain pour les fillettes, bien plus attiré par sa camarade du même âge que lui. Même le gros lolicon pervers ne semble là que pour servir de ressort comique, et est rapidement remis en place avant que la situation ne dérape.
L’ennui, c’est que la mise en scène et certains choix scénaristiques entretiennent malgré tout une ambiance plutôt malsaine pour l’anime. En ce sens, l’élément le plus important est bien entendu la jeune Sora qui, du haut de ses 14 ans, se trouve avoir d’importants sentiments pour son oncle. Dans l’anime, cela se voit surtout quand durant son sommeil, elle finit malgré elle par l’enlacer jusqu’au lever du jour. Et je ne compte pas le nombre de fois où on la voit en train de se changer. Rien n’est montré, mais tout est trop fortement suggéré pour être encore innocent surtout si, comble du hasard, Yuuta ouvre les mauvaises portes juste à ces moments-là.
J’ai également repéré plusieurs plans permettant de voir comme si de rien n’était les sous-vêtements des demoiselles, quand ce n’est pas carrément un bout de chair un peu trop exposé pour qu’on n’ait pas envie d’utiliser le terme « pédopornographie »…
Bref, la production se révèle sympathique et suit un développement intéressant avec des personnages attachants, malgré une situation de départ plus qu’improbable. Malheureusement, à trop vouloir jouer avec, et même sans dépasser la limite, ce produit estampillé « lolicon approved » porte en lui un côté dérangeant et plutôt malsain ressenti d’un bout à l’autre de la série. Sans atteindre le niveau de Kodomo no Jikan avec un professeur qui fantasme sur des gamines de 6-7 ans, Papa no Iukoto o Kikinasai! va encore trop loin dans son trip pour qu’on puisse l’ignorer.