Seki-kun me rappelle un personnage célèbre de bande-dessinée: Gaston Lagaffe. Bien sûr il ne fait pas sauter le bâtiment à chaque nouvelle expérience, ne possède pas de gaffophone et n'héberge pas à temps complet toute une ménagerie dans les bureaux de son école (encore qu'il amène des animaux en cours quand l'envie le prend). Mais il partage avec le personnage de Franquin un don presque surnaturel pour tout faire, sauf ce qu’on attend de lui : c’est ainsi que son bureau se transforme à chaque nouvelle heure en un nouveau terrain de jeu.
Et l’on sent chez lui une véritable passion qui devient presque de l’art entre ses mains. Clairement, on a affaire à un jeune homme davantage attiré par les réalisations manuelles que purement intellectuelles, et les univers imaginaires plutôt que la froideur du monde réel. Difficile cependant de savoir si on a affaire à un véritable génie, un rêveur passionné ou au contraire quelqu’un d’un peu attardé (ou carrément autiste, mais j’en doute) qui n’a tout simplement pas compris pourquoi il devait suivre les cours d’école. Hormis le fait qu’il se montre particulièrement appliqué dans tout ce qu’il entreprend (tant que ce n’est pas un travail scolaire), on ne sait finalement pas grand-chose de lui, et comme on ne l’entend jamais parler, il sera difficile de trancher.
Dans le rôle de Prunelle (ou Fantasio au choix), la jeune Yumi est le témoin impuissant des évènements bizarres se déroulant chez son voisin de classe. Elle essaie de faire comprendre à celui-ci qu’il n’est pas là pour s’amuser, mais cela se retourne généralement contre elle et la fait passer pour une perturbatrice, tandis qu’il parvient (presque) toujours à effacer les preuves de son « méfait ».
Ce qui l’énerve surtout, c’est finalement qu’à force de suivre les délires de ce dernier, elle rentre peu à peu dans son univers, jusqu’à oublier elle aussi les cours rébarbatifs du professeur. L’imagination et l’amusement sont contagieux, que voulez-vous…
Mais telle une sentinelle vigilante, Seki n’est pas forcément prêt à partager son univers avec autrui, et surtout pas son enquiquineuse de voisine. Il devient alors nécessaire de ruser et d’employer les grands moyens pour influer sur le cours des évènements, quitte à oublier définitivement la leçon en cours et risquer de se faire prendre en flagrant-délit de tire au flanc.
Autour de ce duo hilarant, on trouve d’autres têtes dont les apparitions se font plus rares mais pas forcément moins marquantes, et qui permettent de renouveler un chouïa la recette. Parce que oui, finalement d’un épisode à l’autre, c’est systématiquement la même formule qui ressort (à quelques variations près). La seule chose qui change, c’est finalement l’activité pratiquée pour l’occasion. Et là encore certaines reviennent, même si on est plus dans le registre du « running-gag » que du manque d’inspiration.
Bref on comprend que la série ne compte finalement qu’une vingtaine d’épisodes, de 7 minutes chacun. Plus aurait probablement rendu l’anime rébarbatif et indigeste.
Pour conclure, que peut-on finalement dire de cette production ? Petite distraction du studio entre 2 grosses productions. Teaser test avant de lancer une série complète nettement plus développée ? Coup de pub pour donner envie de se pencher sur le manga ? Difficile à dire et seul l’avenir pourra répondre à cette question.
En attendant, son ambiance rafraichissante et plaisante fait passer un bon moment, rappelant les multiples distractions et aventures que l’on pouvait inventer durant les cours, lorsque la journée commençait à trainer en longueur.