Critique de l'anime Pumpkin Scissors

» par Starrynight le
18 Avril 2007
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Si je devais résumer Pumpkin Scissors en un mot, je dirais « gâchis ». A partir d’une histoire originale et au bon potentiel, le studio Gonzo nous propose un anime pauvre et vide qui ne tient aucune de ses promesses.

On pense souvent du studio Gonzo qu’il maîtrise très bien le côté technique (notamment le graphisme et l’animation) et a du talent pour créer un univers cohérent et passionnant, mais par contre qu’il a tendance à pécher au niveau du scénario et du rythme de l’histoire. Pumpkin Scissors cristallise ses défauts mais manque singulièrement de ses qualités : graphiquement, c’est moyen, idem pour l’animation qui parfois verse dans l’abus de plan fixe ou dans les mouvements minimalistes. Question chara-design, c’est correct sans plus.

Cependant, là où le bât blesse particulièrement, c’est du point de vue du scénario : la série n’arrive pas à sortir de la succession de clichés, lieux communs et phrases pseudo moralistes (dont Alice, le lieutenant de la section Pumpkin Scissors, aime nous abreuver régulièrement), alors que, je le répète, le script permettait de faire bien mieux. On nous présente en effet une histoire centrée sur l’armée et la guerre mais se déroulant plusieurs années après la fin de la guerre, donc plus une troupe de combat mais une troupe de reconstruction. La section Pumpkin Scissors est ainsi un paradoxe ce qui la rend difficile à définir pour les autres sections de l’armée. Le tout sur fond de complot, de troupes inhumaines et aliénées gardées secrètes, etc.

Malheureusement, Pumpkin Scissors est tellement difficile à définir apparemment que les scénaristes n’y sont pas parvenus non plus. Ainsi tout au long des 24 épisodes, l’anime semble hésiter quant au ton à adopter : elle s’essaye au drame mais n’arrive pas à être crédible, tente un ton léger mais sans nous faire sourire, veut nous attendrir mais n’en est que pathétique. Alors tout y passe et adieu vraisemblance et cohérence : bons samaritains dégoulinant de beaux sentiments et de niaiserie, société secrète tirant les ficelles dans l’ombre mais à peine esquissée donc sans grand intérêt, riches méprisant les pauvres et pauvres voulant zigouiller les riches (ne cherchez pas plus loin que le cliché), militaires assoiffés de pouvoirs et corrompus mais se faisant vaincre par un discours de morale à deux sous, combats à l’épée, fan service (à grands coups de décolletés, comme ça au moins certains spectateurs seront contents), guerre (en contradiction donc avec le script initial, on va loin dans le non sens) et j’en oublie.

Pour beaucoup d’épisodes, les scénaristes ne se sont pas foulés : le chef les envoie en mission, identification d’un problème, rire sardonique du méchant, la section Pumpkin Scissors se rapproche du dit méchant mais se retrouve en situation critique. Le géant allume alors sa lanterne, sort son pistolet anti-tank et bousille tout en un clin d’œil, en se faisant au passage percer par les balles adverses, casser dix os et faire une commotion cérébrale. L’épisode finit à l’hôpital où le géant en convalescence sourit aux autres membres de la troupe en disant que tout va bien, tandis que les autres au bord des larmes le remercient de ce qu’il a fait pour eux en disant de faire attention car il aurait pu se tuer. Un épisode ça passe, mais une dizaine comme ça à la suite, ça finit par lasser. Mais revenons brièvement au géant : il a plus de cicatrices que Kenshin, mais, par sa taille et la lueur intelligente qui brille dans son regard, il rappelle beaucoup Averell Dalton (souvenez-vous du « Joe, je crois qu’on est dans la poudrière »).

Soudain, vers le milieu de la série, lorsqu’on n’y croit plus, survient un miracle : plusieurs épisodes de suite sont nettement au-dessus des autres, permettent d’étoffer un peu les personnages (dont la personnalité était jusque là à peine plus épaisse qu’une feuille de cigarette) et construisent un semblant d’histoire intéressante. Ces quelques épisodes sauvent la série du naufrage total mais ne changent pas pour autant l’eau en vin.

Ensuite des choix étonnent et on se demande de temps en temps ce qui est passé dans la tête du staff de la série. Tout d’abord le nom de « Pumpkin Scissors » : pour une section de l’armée, c’est une appellation improbable mais, après tout pourquoi pas, au moins ça change, par contre l’explication du pourquoi du nom est sacrément tirée par les cheveux. Ensuite, le personnage de Stekkin, miss « sert à rien » de la section (ah si pardon, elle sert le thé et rougit comme une pivoine un épisode sur deux), qui plus est naïve comme pas permis : lors d’un épisode quelqu’un du staff a eu l’idée de la mettre en avant, intention louable si ce n’est qu’ils la font chanter et danser et croyez-moi, ce n’était vraiment (mais vraiment) pas du tout une bonne idée …. c’est à ce moment que je me suis aperçu à quel point sa voix était niaise et idiote. Un massacre. Un autre passage m’a beaucoup dérangé : on y voit un fan service (et cette fois ce n’est pas un décolleté) avec une grosse allusion non seulement totalement déplacée vu le style de l’anime mais encore très stupide.

Comme il me reste une balle dans le barillet, je finirai en prenant pour cible la musique. Ce n’est sûrement pas elle qui relèvera le niveau : les BGM ne se remarquent même pas, l’opening est loin d’être terrible avec une chanteuse qui hurle et l’insipide mix anglo-japonais dans les paroles (voir la phrase de fin « I will mamoru yo », vous vous imaginez quelqu’un chanter « I will te protéger » ? Et pourtant), l’ending, lui, est franchement une honte et sans doute un des pires qu’il m’ait été donné d’entendre.

Un anime qu’il vaut mieux éviter. Gonzo a trébuché.

Verdict :3/10
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A propos de l'auteur

Starrynight, inscrit depuis le 18/06/2006.
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