Critique de l'anime Rinne no Lagrange (TV 1)

» par vickydico le
20 Mai 2012
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Rinne no Lagrange… Un joli petit anime de douze épisode sorti en 2012, assez discrètement d’ailleurs. Que dire dessus ?

Déjà, qu’il s’agit d’un mecha. Pas le genre de mecha équipé de 75000 mitrailleuses piloté par un mec burné, non. Plus délicat, coloré, moins violent… Les pilotes sont également des jeunes filles qu’à priori rien ne prédispose à s’engager dans des batailles stellaires épiques, et pourtant…

I/ LE SCÉNARIO (Le paragraphe qui suit révèle des moments clefs de l’intrigue)

Euh… D’après ce que j’ai compris, c’est que notre Terre actuelle a disparu depuis 20 000 ans (oui, pas mal de temps, donc) à cause d’un mecha nommé Vox Aura et que des colonies humaines se sont installées un peu partout dans l’univers. La Terre est réapparue, et les planètes sont peuplées d’humains. Ne cherchez pas de la S-F ultra-sophistiquée, non, c’est juste histoire de planter un background. Notre héroïne, Madoka, habite sur Terre, au Japon, dans le joli petit patelin en bordure de mer de Kamogawa. Elle est abordée un beau jour par Lan, une princesse extraterrestre à laquelle le mot koodere convient parfaitement, qui l’emmène dans une base, Pharos, où elle se retrouve à piloter le Vox Aura qu’elle aurait rencontré en se noyant il y a dix ans et qui lui aurait gravé une espèce de tatouage pour qu’elle puisse le piloter, et Madoka se retrouve donc dans les cieux à se battre contre un pilote d’élite extraterrestre… Les WTF sont fréquents, maiiiiis bon. Au moins, l’histoire démarre fort. On apprend au fur et à mesure que le Vox Aura pourrait de nouveau détruire la Terre, que Lan peu elle aussi piloter son propre mecha, ainsi qu’une autre jeune fille, Muginami, et que toutes les trois font partie du club d’entraide à l’école. Des extraterrestres veulent plus ou moins d‘après ce que j’ai compris s’approprier ou détruire les Vox, et se sentent obligés de pour cela de faire pleuvoir sur Kamogawa des rayons flashy.

Je n’ai pas trop cherché à suivre, c’est assez délirant, mais au moins, ça bouge. Le scénario se développe assez lentement, la prophétie, par exemple, n’est décrite que tardivement. On découvre les liens des filles avec les extraterrestres, on a droit à un flash-back sur le passé de Muginami et une brève entrevue de la jeunesse de Lan, mais l’essentiel du script se déroule quelque part entre la stratosphère et l’océan, pile au dessus de Kamogawa. Globalement, l’objectif est de repousser l’ennemi avec les trois, puis deux, uniques mecha de la base Pharos, et de faire pleuvoir des fleurs colorées…

II/ L’ASPECT GRAPHIQUE

C’est coloré, c’est lumineux, c’est magnifique. Le graphisme est très propre, très beau (je pense notamment au ciel avec les nuages ou à la texture de la mer), et détaillé. Le chara-design est simple, pas super original ni super réaliste, mais soigneux, travaillé, et franchement esthétique ; les personnages sont vraiment agréables à regarder. Les couleurs outrancières peuvent agresser la rétine sans prévenir (au niveau du chara-design avec la sorcière jaune ou encore Muginami, orange pâle, mais aussi concernant les rayons fluo des mecha…), mais les textures ne sont pas abîmées pour autant. L’animation est vraiment excellente, fluide, réaliste ; un touuuut petit reproche : les personnages sont parfois un peu statiques, mais dans l’ensemble c’est plus qu’impeccable. Les combats de mecha déchirent, et même les scènes bâteaux à l’école sont un régal. Graphiquement, il n’y a pas grand-chose à reprocher à Rinne no Lagrange, si ce n’est les plans de caméra… A vous de juger, mais j’ai trouvé ça assez moyen, voire carrément mauvais pour certaines scènes. Ah oui, et pour ce qui est de l’atmosphère : on se sent un peu à l’étroit à Kamogawa, et les scènes dans l’espace ne sont vraiment pas terrible ; comparé à l’ambiance de Cowboy Bebop, où le vide sec, sombre, profond, oppressant, mais lent et silencieux donne une vraie profondeur, on a ici l’impression que les mecha évoluent sur un fond neutre supposé représenter l’immensité sidérale de l’univers, mais l’atmosphère n’y est pas. Idem pour les scènes sous l’eau… c’est de l’air en plus bleu. Quand les personnages en ressortent, ou lorsqu’ils sont sous la pluie, la seule chose qui indique qu’ils sont mouillés, ce sont les petites gouttes d’eau, qui n’influent pas davantage sur leur apparence. Dommage par rapport à ça. Sinon, mention spéciale pour l’avant-dernier épisode : même si je n’ai pas très bien compris ce qu’il se passait, les textures étaient splendides, un pur délice pour les yeux.

III/ L’ASPECT SONORE

Concernant l’opening et l’ending, et bien… J’avoue les avoir souvent sauté. On passe sur les paroles littéralement édifiantes ou encore les animations à peine kitsch, la musique est loin d’être transcendante, ni même agréable à l’écoute, sauf peut-être l’ending qui bouge pas mal.

Les thèmes musicaux sont plaisants à entendre, quoiqu’un peu fades hors contexte, mais soulignent bien les situations, bref, ils remplissent leur mission.

Les doublages sont impeccables, mais qui dit seiyû dit travail de pro, donc pas de soucis à se faire. La voix de Madoka est un peu agaçante mais illustre le dynamisme candide du personnage ; on regrette peut-être le manque de variation de celle de Muginami ou les voix un peu « stéréotypées » ? Je pense à celle de Lan, sans surprise, ou des voix un peu quelconques pour des personnages peu importants, mais c’est vraiment pour dire quelque chose d’un doublage excellent.

Les bruitages… rien à dire, je voulais juste évoquer les anguilles ^^

IV/ LES PERSONNAGES

Ah, les personnages, c’est encore ce qu’il y a de mieux. Commençons par l’héroïne, Madoka.

Madoka est graphiquement gâtée : elle jouit d’une superbe réalisation, d’une animation sans défauts, d’un chara-design esthétique, expressif, sans couleur flash mais d’une véritable « personnalité » physique. Madoka a également un caractère fouillé : ses réactions sont logiques (quoique dans le contexte totalement improbables -.-), et elle est fidèle à elle-même tout au long de l’anime. Active, dynamique, sportive, débordant d’énergie et de bonne volonté, cette fille est membre du club d’entraide, toujours prête à voler au secours de quiconque, du gamin qui se noie ou d’un club qui a besoin de bras supplémentaires. Elle a beaucoup de « présence », elle ne reste pas muette et appuie sa personnalité par une présence physique : son petit « Maru ! » en décrivant un cercle avec son doigt, sa manie d’être coûte que coûte en survêtement ou d’attacher sa frange font partie intégrante d’elle-même. Je tiens à saluer l’excellent boulot de la seiyû, qui a su donner vie au personnage principal et illustrer son tempérament. Madoka est une fille passionnée, enthousiaste, prise d’une profonde affection pour sa chère ville, pour son école, son entourage, son engin… elle tient énormément à ses amies, quoiqu’elles fassent, et est prête à tout pour elles. Je pense que Madoka vit à travers ce qu’elle aime : il suffit de voir comment elle était dévastée après sa mère, ou comment elle a cherché à imiter sa sœur, ou alors lorsqu’elle se laisse distraire par les dégâts de sa ville en plein combat, ou encore sa promptitude à venger son amie… je trouve que cette fille existe, car elle est cohérente et possède un caractère très travaillé.

Lan, autre personnage principal… Je retiendrais d’elle en particulier son petit « Wan ! » comparable au « Maru ! » de Madoka avec le petit geste, ou sa dépression lorsqu’elle apprend qu’il s’agissait d’un mensonge… Que dire d’elle ? C’est une princesse extraterrestre, mais cette caractéristique n’influe pas beaucoup sur le personnage en lui-même. Lan est une koodere ; elle n’exprime pas beaucoup ses émotions et semble souvent froide et taciturne. Pourtant, elle est en proie à des émotions, elle aussi, et prend visiblement l’amitié très à cœur. Bon, après, c’est la japanimation et les sacro-saintes valeurs de l’importance de l’amitié… Lan a la particularité d’être très maladroite et de n’être pas vraiment douée pour autre chose que pour piloter Orca. C’est la seule à exprimer des doutes envers une Muginami plus que chelou lorsque Madoka est résolument aveugle, et la dernière à nouer un véritable lien avec elle. Lan ne parle pas beaucoup, c’est clair, et ne laissera pas un souvenir impérissable. Le personnage n’est pas vraiment insipide, mais il manque d’affirmation, de présence… de substance. Lan ne s’illustre pas beaucoup, sauf lorsqu’elle daigne de se montrer inflexible, ou dans des situations cocasses…

Muginami, la dernière du trio, qui va poser le plus de problèmes avec Villagiulio. C’est la seule à avoir un passé digne de ce nom, voir vraiment intéressant. Le personnage n’a pas grand-chose de remarquable, sinon un caractère assez guimauve (lorsqu’elle se fait rejetter par celui cité plus haut par exemple) mais peut tout de même se montrer intéressant. Je n’ai pas d’exemples précis en tête, hormis la confrontation.

La sœur de Madoka, son oncle, la présidente, les membres de la base, le trio d’extraterrestres, Villagiulio… Tous ces personnages sont vraiment fascinants car bien réalisés, tant au niveau physique que caractériel, et gagneraient à être exploités davantage… La saison 2 devrait paraître en Juillet 2012, j’espère que ce sera l’occasion de creuser ces bases intrigantes.

V/ AVIS PERSONNEL

Rinne no Lagrange n’est pas le chef-d’œuvre du siècle, certes, mais les épisodes se laissent regarder. J’ai une fâcheuse tandance à lâcher ceux qui ne me convaiquent pas au bout de cinq épisodes, et celui-ci a passé la barre fatale. Je n’arrive pas à concevoir un avis clair ; ce n’est pas le genre d’anime que je préfére, mes favoris étant les shônen épiques ou les seinen, mais je n’arrive pas à trouver de défaut concret à celui-ci… excepté ce tout le monde il est beau il est gentil un peu agaçant ; et la fin courrue d’avance (cela dit, cette fin m’a bien plu et j’avoue que j’attends la saison 2). Les situations vraiment tendues, avec du sang, de la rage et des larmes sont plus que rares… Bon sang, on est dans un anime de mecha avec des batailles spatiales épiques ! Bon tant pis, on passe quand même un bon moment, et la réalisation béton séduit facilement.

Les moins :

-Si vous êtes là pour un shônen nekketsu épique avec du sang et des larmes sur un fond de mecha balèze, vous risquez d’être déçu

-Personnellement, ce n’est pas un souvenir indélébile (beaucoup d’espoir pour la suite cependant)

Les plus :

-Graphiquement magnifique

-Des personnages cohérents et bien fouillés

-On s’ennuie rarement

Verdict :7/10
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A propos de l'auteur

vickydico, inscrit depuis le 22/12/2011.
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