Critique de l'anime Robot Carnival

» par Valmy le
02 Janvier 2009
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Robot Carnival est une série de court-métrage datant de 1987 prenant pour thème le robot sous toutes ses formes. Les réalisateurs et animateurs ayant apportés à la vie ces petits films sont désormais des grands noms de l’animation nippone. On peut découvrir ici des œuvres qui figurent parmi leurs premiers travaux.

Opening : cette série débute par une courte histoire qui introduit avec brio le thème général. Réalisé par K. Otomo (Akira, Steamboy) et co-dirigé/animé par A. Fukushima ; Opening dépeint l’arrivée dans un village en plein milieu du désert d’une immense structure sur chenille. Ce parc d’attraction géant arbore en son front les mots « Robot Carnival ». Alors que les habitants du village se cachent, le carnaval des robots se met en place dans une cacophonie puissante et bruyante qui a un but fort lointain de celui auquel on était en droit de s’attendre. À n’en pas douter une satire brillante et inventive. On retrouvera le fin mot de cette histoire dans l’Ending.

Franken’s Gears : réalisé par K. Morimoto (Memories : Magnetic Rose), s’inspire de Frankenstein à sa façon. Un professeur complètement fou tente de créer une machine par une quantité d’outils impressionnante. Comme dans tous les courts-métrages, la qualité de l’animation est ici proprement bluffante : les détails fourmillent, et la mise en marche du robot ainsi que le nombre de débris ahurissants qu’il soulève dès qu’il effectue un mouvement sont incroyables. Ici comme souvent dans les autres œuvres, l’homme se trouve piégé par sa création.

Deprive & Star Light Angel : deux courts-métrages respectivement de H. Omori et de H. Kitazume (animateur sur Mobile Suit Zeta Gundam et Mobile Suit Gundam ZZ). Deprive dépeint une histoire simple : celle d’un androïde qui part à la rescousse d’une petite fille kidnappée lors d’une invasion. Mettant en place quelques plans clichés de l’époque cette partie se laisse néanmoins regarder simplement. La suivante, Star Light Angel serait une sorte de shojo très court dans lequel deux amies s’amusent dans un parc d’attraction. L’une d’elle découvre que son amoureux sort avec son amie. Elle s’enfuit alors dans une autre réalité dominée par les robots d’où elle sera sauvée par une machine du parc qui prendra le rôle du preux chevalier. Ces deux histoires sont en marge des autres, leur traitement est assez peu inventif, mais la pilule passe tout de même grâce encore à une animation d’un très bon niveau.

Presence : réalisé par Y. Umetsu (Kite, Mezzo Forte) est bien plus passionnant. Dans une ville anglaise typée début 20è siècle ou robots humanoïdes et humains cohabitent, on fait la rencontre d’un fabriquant de jouet insatisfait de sa vie. Il fabrique depuis de nombreuses années, à l’abri des regards, une poupée humaine qu’il espère salvatrice pour lui. Mais à son réveil celle-ci ne fait que chercher à comprendre le sens de sa vie et des choses et plonge son créateur dans un profond questionnement oppressant. Il finira par commettre une action qui le tourmentera tout au long de sa vie.

La nostalgie flagrante qui flotte dans la deuxième moitié de cette histoire est très bien rendue et Umetsu pointe ici avec un raffinement évident la terrible tragédie d’un homme destiné à être seul, à ne sentir que la solitude au milieu des siens.

Cloud : réalisé par M. Lamdo est une pièce d’art moderne magnifique. Elle peint le portrait d’un petit robot traversant le temps et les civilisations humaines dans la solitude. La jeune machine est représentée au premier plan dans un coin alors que défile en arrière-plan, comme sur une fresque, différents événements de l’humanité, différents symboles et formes divines. La narration est définitivement belle, touchante et inventive. Les divers effets et métamorphosent des objets apparaissant sont sublimes. Cloud est une expérience visuelle et sonore hors du commun qui nécessite à mon avis une certaine maturité pour être appréciée pleinement. Mais quelle œuvre d’art… !

A Tale of Two Robots : réalisé par H. Kitakubo, l’histoire la plus amusante de cette série. À une période où se trouve mixés robot géant, technologie et ère Meiji, un groupe de japonais affronte dans leur mécha en bois un envahisseur américain un peu fou venu avec sa propre vision du robot. Voilà ici réunis, une parodie de tous les éléments précédemment cités avec un petit côté propagande japonaise qui pointe. D’un côté comme de l’autre on constatera que la technologie n’est pas vraiment au point.

Nightmare (Chicken Man and Red Neck in Tokyo) : réalisé par T. Nakamura (Fantastic Children, A Tree of Palme) nous présente une ville de Tokyo assiégée par des robots où seul un homme semble avoir survécu. Celui-ci tente, tant bien que mal d’échapper à ses poursuivants. Là encore, l’animation incroyable force le respect. La vision totalement folle de la propagation des robots à travers la cité est bien rendue, même traitement pour la poursuite surréaliste que se livre les machines et le dernier homme.

Ending : nous retrouvons notre « Robot Carnival » pour le fin mot de l’histoire et une excellente chute.

Robot Carnival est une collection d’histoire de robot fascinante. Les amateurs qui n’ont pas peur de se tourner vers les productions plus vieilles seront aux anges. L’animation faite ici sans aucune aide d’ordinateur surpasse largement bien des productions actuelles.

La seule raison qui me fait mettre une telle note est la présence de Deprive et Star Light Angel. Mettons les de côté et le tout vaut bien plus.

J’ai oublié de mentionner la musique de J. Hisaishi qui colle souvent parfaitement, même si l’utilisation à haute dose du synthé en agacera peut-être quelques uns.

Si vous avez aimé par exemple les trois histoires de Memories, Robot Carnival est quelque chose que vous ne devez pas louper.

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

Valmy, inscrit depuis le 19/11/2008.
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