ROZE OF THE RECAPTURE — Code Wish

» Critique de l'anime Code Geass: Dakkan no Rozé par Deluxe Fan le
11 Septembre 2024
Code Geass: Dakkan no Rozé - Screenshot #1

Parmi les franchises célèbres de la japanime qui reviennent de temps en temps sans que l’on sache trop pourquoi, Code Geass et tel un dinosaure qui continue de retarder son extinction. Après les deux saisons de la série télé en 2006-2008, le studio Sunrise a voulu tenter un spin-off avec les OAV Akito the Exiled qui n’étaient pas nuls mais complètement vains, arrivant avec plusieurs années de retard et sous un format inadapté. Vers 2018-2019, Sunrise décide de faire table rase en produisant trois films récapitulatifs et surtout un nouveau film qui vient «corriger» la fin de la série dans le but avoué de permettre une suite. Et la suite, la voilà, elle s’appelle Dakkan no Rozé et il y a de grandes chances que vous n’en ayez jamais entendu parler avant aujourd’hui.

Code Geass: Dakkan no Rozé - Screenshot #2Cette série d’OAV se déroule donc quelques années après la fin de l’arc de Lelouch et raconte l’histoire de Rozé, un mercenaire britannien qui opère avec son grand frère Ash sur l’île d’Hokkaido au Japon. En effet, l’île est aux mains des Britanniens qui ont pris en otage Sakuya Sumeragi, l’héritière du trône du Japon, et opprime la population locale. Rozé et Ash parviendront-ils à libérer le Japon de ses tortionnaires et en particulier de leur chef, le mystérieux Char Aznable ?

Le foutage de gueule scénaristique commence à partir des cinq premières minutes du premier épisode. On débute sur une séquence d’exposition qui t’explique que suite aux évènements de la première série, le Japon a été libéré, mais en fait non et Britannia est revenu et a reconquis le Japon. En gros on retcon la fin de la série pour revenir à la même situation parce qu’on a rien d’autre à raconter dans cet univers, et puis si tu avais aimé la fin de la série justement grâce à son aspect définitif ben tant pis va te faire voir. Ensuite on a une scène où des officiers britanniens exécutent des japonais avec un grand sourire sur le visage et des dialogues du genre «hin hin hin, on est les méchants, et on tue des prisonniers désarmés pour le LOL, hin hin hin», au cas où le spectateur serait trop stupide pour comprendre. Honnêtement il m’a fallu quelques instants pour encaisser l’intense nullité de ce que j’étais en train de regarder, avant de me rappeler que c’est Code Geass, l’anime débile par excellence, écrit par Ichiro "Valvrape" Okouchi en personne. C’est comme quand tu vas nager du côté de Dinard, si tu plonges direct dans l’eau froide tu vas avoir un choc, ben les animes débiles c’est pareil il faut y rentrer un pied après l’autre et se mouiller la nuque avant.

Code Geass: Dakkan no Rozé - Screenshot #3Je ne vais pas en dire plus parce que les twists et autres coups de théâtre qui font l’identité de la franchise sont rapidement de la partie et transforment le scénario, qui n’est déjà pas bien malin à la base, en grand délire où les personnages se font tuer sans cérémonie, changent de camp tous les trois épisodes et agissent de manière volontairement stupide pour faire avancer le script. Je pense par exemple à l’épisode 8 où le personnage principal se fait capturer par les Britanniens (oui je spoile mais c’est pas grave je sais que vous n’irez jamais regarder cette série) et un des méchants, sans aucune raison logique, décide de contacter la résistance pour lui révéler son emplacement et lui permettre qu’elle soit libérée, ce qui évidemment arrive un peu plus tard parce que sinon le scénario s’arrête là. Ça se voit aussi que le récit était conçu pour 24 épisodes vu comment le dernier tiers est complètement rushé dans la tradition des séries Sunrise, avec un ultime twist dans l’épisode 10 qui ferait rougir de honte JJ Abrams au moment où il écrivait Rise of the Skywalker. En bref c’est globalement assez nul, sans Taniguchi à la réalisation il n'y a plus vraiment la mise en scène opératique qui pouvait faire l'attrait de la franchise, et à part éventuellement Ash les personnages sont complètement plats et sans réelle épaisseur, pris au piège d’un scénario trop occupé à raconter n’importe quoi pour leur donner un tant soit peu d’intérêt.

Code Geass: Dakkan no Rozé - Screenshot #4Du point de vue esthétique, on essaie de convoquer une sorte de nostalgie des années 2000 avec le chara-design de CLAMP, un opening avec une chanson de Miyavi et l’OST produite par Kenji Kawai qui fait penser à une face B de celle de Gundam 00. L’animation n’est pas extraordinaire, c’est censé être une série d’OAV et pourtant une série télé comme The Witch from Mercury était plus aboutie visuellement; c’est comme s’ils avaient volontairement empêché Code Geass d’évoluer depuis sa première itération. Comme dans les OAV d’Akito the Exiled, les robots sont en 3D mais les combats sont plus convaincants ici, et on a droit à quelques plans 2D de mechaporn pour faire bonne mesure. D’ailleurs il n’y a pas que les robots qui sont géants dans cette série, si vous voyez ce que je veux dire. Et si vous voyez pas, ben regardez mieux. Vous ne voyez toujours pas? Allons, faites un effort, parce que la série elle en fait beaucoup pour que vous voyez ce qu’elle a à vous montrer. Ben oui, un anime de real robot qui parle de colonisation, de génocide et de résistance à l’oppression ne saurait être pris au sérieux si on te montre pas des culs à l’écran à chaque épisode, faut pas déconner.

La licence Code Geass illustre bien le célèbre adage selon lequel les blagues les plus courtes sont les meilleures. Cette franchise a eu une place à un certain moment, à une certaine époque de la japanime, mais toutes les tentatives de Bandai/Sunrise de la maintenir en vie ont échoué à la sortir de insignifiance où elle s’est elle-même enfoncée au fil de productions sans intérêts et d’un planning de production étrange où le studio attend presque dix ans entre chaque anime comme si les gens attendaient le nouveau Code Geass à la manière d’un évènement culturel alors que plus personne n’en a rien à battre. A part la petite dizaine de personnes dans le monde qui s’intéressent encore à Code Geass en 2024, je ne vois pas qui est le public de cette série et encore moins ce qu’ils vont y trouver d’intéressant tant cet anime perdu ressemble à une parodie de lui-même. Alors certes la japanime ne produit pratiquement plus d’animes de mechas et on est bien obligé de faire avec ce que l’on nous donne, mais on va pas non plus faire semblant de trouver ça correct.

Verdict :5/10
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A propos de l'auteur

Deluxe Fan, inscrit depuis le 20/08/2010.
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