Malgré mes vœux pieux, je ne pouvais m'empêcher de croire en Shikabane Hime en digne successeur de TTGL. Faisons toute suite tomber la pression : SH n'est pas à la hauteur de son aîné. J'avais donc laissé la série de côté pour finalement lui donner sa chance une fois terminée. La vitesse à laquelle je me suis engloutie les derniers épisodes prouve à elle-seule mes bonnes impressions sur la dernière production Gainax en date.
Côté technique, faisons tomber la pression d'entrée de jeu encore une fois, c'est moche. Enfin, c'est du Gainax. Un style parfois imité mais jamais égalé. Comprenez par là : une réalisation nerveuse avec ses bons et mauvais côtés. Le chara-design est anguleux, voire taillée à la serpe. Les décors sont bons mais pauvres et les jeux de lumière manquent d'ambition. L'animation est désarticulée. Mais d'un autre côté le visuel a un dynamisme que beaucoup de séries doivent lui envier. L'énergie transpire de cette série et les combats sont vraiment addictifs. La charte graphique partagera : certains en seront fans, d'autres seront rebutés. Je me rapproche de la deuxième catégorie même si je ne peux m'empêcher d'être fasciné par cette audace. Je ne leur demande pas d'ailleurs de faire dans la normalité.
Les musiques quant à elles sont bien plus réussis. Mention pour les génériques - plus spécialement celui de début que celui de fin - qui ne pouvaient que me donner l'envie irrépressible de les faire tourner en boucle : angela oblige. Dites vous que les images de l'opening sont une bonne introduction de l'anime. Par contre, je trouve que l'ending est bien trop classique et a même la fâcheuse tendance de "spoiler" la série.
Le scénario remporte tous mes suffrages alors même que c'était très mal parti. Lycéen + monstres + quelques scènes dénudés = BOF ! Je me suis cependant rapidement pris au jeu. Comme le dit Nounourso, le traitement des Shikabane Hime est assez poussé et exploité avec suffisamment de justesse sans sombrer dans le misérabilisme alors que la solution de facilité était tentante. Je trouve également un certain équilibre avec le "héros". Ils ont su faire en sorte qu'il corresponde au personnage de boulet qui découvre les choses sans qu'il me donne envie de lui coller quelques paires de claques, et ça ce n'est pas rien.
J'ai aussi apprécié le mélange décalé humour/drame. Certains (n'est-ce pas Nounourso ?) auront du mal avec des passages barrés en plein milieu des combats ou des moments émouvants mais c'est pour moi l'une des plus grandes qualités de la série. Ce ton ambigu confère à la série son atmosphère si particulière, si Gainax, dont on se demande si on arrivait à l'apprécier ailleurs. C'est finalement assez fréquent en manga mais les animes n'osent pas souvent franchir le pas, comme si le passage à la TV imposait d'être sérieux. La preuve avec le récent Ga-Rei Zero.
Les derniers épisodes - à l'exception du dernier, un résumé, qu'on va galamment qualifier d'erreur de parcours - laissent présager du meilleur pour la suite Kuro déjà en diffusion. C'est aussi à double tranchant : j'ai de nouveau beaucoup d'attentes pour cette série.
Shikabane Hime Aka est donc un tout à prendre dans son ensemble qui confirme le retour de Gainax sur le devant de la scène de la japanimation. Un retour qui s'est fait sans perdre leur âme.