Est-ce une révolution ? Non sire, juste une continuation !
Il faut bien le dire, Slayers Revolution n’a de révolution que le nom. Faisant vibrer la fibre nostalgique des fans (dont je suis), le studio J.C. Staff a ressorti la panoplie complète du petit slayers illustré pour nous proposer une série dans la droite ligne des productions précédentes de la saga : des couleurs qui claquent, un chara-design old school mais propre (sauf dans certains plans – notamment des gros plans – où, tout à coup, un personnage va être bizarrement dessiné), une animation moyenne, une ambiance typique, une musique caractéristique (certains morceaux sont même des copier-coller de certains thèmes d’ambiance des premières séries, il ne se sont pas foulés, ces flemmards), tous les seiyuus (avec en tête, la colérique et excentrique Lina interprétée par Megumi Hayashibara), tous les personnages de la saga (même ceux qu’on n’avait pas vus depuis des lustres, comme Sylphil) avec leurs costumes / attitudes / personnalités habituels, des scènes au restaurant où Lina et Gourry engloutissent chacun de quoi nourrir un régiment, des génériques chantés par Megumi Hayashibara, rien ne manque. On notera juste une légère amélioration générale de la qualité technique avec quelques intégrations 3D (comme ce qui avait été fait pour le film Slayers Pemium).
La série introduit également son lot de nouveaux personnages. Si certains sont plutôt réussis (les joutes entre l’inspecteur obtus et têtu comme pas permis d’un côté et Lina colérique, râleuse et enflammée de l’autre sont parfois jubilatoires), je reste plus dubitatif pour d’autres (Pocota, il est bien gentil, mais qui a eu l’idée saugrenue de le dessiner de manière aussi bizarre et ridicule ?). Enfin, par pur plaisir sadique, j’exécute sommairement les deux abrutis, le chat et le chien, qui non content de ne servir STRICTEMENT à rien dans l’histoire, ne sont pas drôles pour un sou et n’apportent franchement rien à la série.
Ceux qui apprécient les Slayers retrouveront avec plaisir (surtout après tant d’années) l’ambiance et l’humour typique de la série ainsi que la présence (ou du moins l’allusion) à de nombreux personnages et événements des précédentes séries (en revanche, aucune référence aux films et OAV). Par contre, en parlant d’humour, si certains passages et pétages de câble de Lina sont réussis, cette série a globalement un peu trop tendance à se prendre au sérieux. Du coup, on a plus de mal à le prendre au 2e (si pas 3e) degré (i.e. ridicule drôle) et l’ensemble tourne au ridicule pas drôle.
Gros coup de gueule à présent concernant la progression de l’histoire : Slayers style oblige, ça part assez lentement (mais au bout de quelques épisodes on connaît la majeure partie des protagonistes et des fils directeurs de l’intrigue) avec quelques épisodes HS plus ou moins réussis (celui avec les golems qui roulent leurs boules jusqu’au sommet de la montagne est notamment bien naze), mais on les pardonne parce qu’on sait qu’à l’arrivée on aura vu tout ce qu’on est venu voir. Et, tout à coup, le boomerang me frappe en pleine poire : hé mais, en fait, l’anime, il ne fait que 13 épisodes donc il se finit bientôt, ils vont faire comment pour tout boucler dans les temps ? Drame dans la toundra, Slayers Revolution finit à moitié en eau de boudin. A moitié seulement, parce qu’un certain nombre de situations sont réglées quand le 13e et dernier épisode se clôt. Mais à moitié quand même, parce que d’autres (par exemple, le devenir de plusieurs personnages), elles, restent parfaitement en suspens. On apprend quelques révélations dans l’épisode final, on nous remémore l’existence de quelques personnages secondaires un peu passés à la trappe entre temps et on nous dit juste après « that’s all folks, bonne soirée ».
Donc, de deux choses l’une : ou bien, il y a une suite, et dans ce cas elle est mal amenée et ils auraient quand même pu faire tout de suite une série de 26 épisodes, ou bien, il n’y a pas de suite prévue dans l’esprit du staff de ce projet et, dans ce cas, c’est du foutage de gueule. Je prends les paris.
Bref, un slayers finalement assez décevant. Il fera un peu plaisir aux fans mais ne risque pas d’intéresser les autres. Il réserve néanmoins de bons moments, 100% pur jus Slayers.