Special A : Je ne suis pas un numéro, je suis un homme liiiiiiiibre !
S.A est à l'origine un manga de Mme Maki Minami, en 17 volumes, prépublié dans le Hana no Yume, un important magazine de shôjô. L'adaptation est signée Gonzo, un studio que je connais mieux pour ses samurais afro-américains tranchant des robots extraterrestres que pour ses feuilletons à l'eau de rose. Deux genres différents mais que j'aime tout autant. Surtout quand c'est aussi bien fait que Special A.
Special A se conforme en tout point au manuel du bon petit anime shôjô. Les productions de ce type ont pour vocation de faire rêver les petites filles. Et qu'est-ce qui plaît le plus aux petites filles, et aux femmes en général ? L'ARGENT bien sûr !
L'histoire nous raconte donc comment Hikari Hanazono, jeune demoiselle ordinaire bien que peu futée, est parvenue à survoler la lutte des classes de Marx et à entrer dans la prestigieuse académie Hakusen, école de bourges très caricaturale, où les élèves sont autant jaugés sur leurs capacités scolaires que sur le compte en banque de leurs parents.
Comme dans un Baka to test, les classes sont classées (...) de A à F, et les étudiants avec. Mais notre héroïne n'entre pas dans ces considérations : elle fait en effet partie de la classe d'exception, la Special A, qui regroupe les sept meilleurs élèves de l'école, qui sont aussi, comme par hasard, les plus riches. Nos petits surdoués sont des enfants de célèbres musiciens, de patrons de zaibatsu, voire de la directrice de l'école.
Comme quoi la méritocratie, c'était bien que de la merde en fait.
Ça c'est pour le cadre, mais je vous rassure, les personnages vont encore un peu plus loin dans le cliché. Les élèves de la S.A sont eux-mêmes classés, et il s'avère que Hikari est la numéro 2. Qui est le numéro 1 ? Kei Takishima, alias Superman, élève le plus riche, le plus beau, le plus doué de l'école. Et cet éphèbe est tout à la fois le rival (^^), l'ami d'enfance (XD) et le soupirant secret d'Hikari (\o/). C'est bien sûr autour de cela que le scénario de la série va s'articuler.
En vous disant tout cela je ne vous ai même pas raconté plus de la première moitié de la première minute du premier épisode. Comme souvent dans les shôjô, le concept de départ suscite l'intérêt mais il est bien vite écarté pour donner toute sa place aux amourettes, gags et quiproquo qui vont bien. Pendant vingt-quatre épisodes.
Du coup je ne vais pas plus chercher à explorer le fond pour vous expliquer en quoi j'ai aimé cette série.
Le pitch de départ vous aura immanquablement fait penser à Ouran High School, et c'est normal. le cadre et le concept sont pour ainsi dire identiques, mais pour le reste Special A se démarque clairement de son concurrent de chez Bones. Ouran est un shôjô harem à tendance parodique. Ce que Special A n'est pas du tout. Bon point.
Dans un harem parodique les stéréotypes sont balancés tels quels et le spectateur n'a aucun mal à les repérer. Dans Special A, hormis les deux personnages principaux, il n'y a pas de stéréotypes, ou alors je ne les ai pas vus. Bon point.
Special A contient relativement peu de personnages, hormis les sept de la S.A il n'y en a que deux ou trois qui font plus que de la figuration. Chaque personnage voit son histoire développée, et chacun aura son moment de gloire. Je pense surtout aux deux jumeaux Jun et Megumi, qui s'extirperont de leur statut de figurants pour avoir de vrais rôles, si bien qu'eux aussi vont finir par trouver l'amour à la fin de la série (pas entre eux hein... on est pas dans les cochonneries que l'on voit aujourd'hui dans Sora-truc et Oreimo-machin chouette...un peu de tenue je vous prie). Bref, bon point.
Dans pas mal de productions de ce type l'histoire est si faiblarde que l'on peut passer des épisodes sans perdre le fil. Quand j'ai regardé Ouran, je suis passé de l'épisode 01 à l'épisode 25 et j'avais tout compris... (j'ai quand même regardé le reste par acquis de conscience). Special A est plus malin : chaque épisode ou presque contient une sorte de mini-cliffhanger qui vous invite à regarder la suite. Ce n'est pas Lost ou Prison Break mais ça reste efficace, du moins pour moi. Et puis, chose intéressante, la série va en s'améliorant. J'ai trouvé la deuxième moitié un peu plus palpitante que la première. Bon point.
Special A a une fin. C'est bête à dire comme ça, mais par exemple des animes comme Kare Kano, Ouran high school ou Yamato Nadeshiko ne se terminent pas. Tous ces animes sont des adaptations de mangas qui n'étaient pas finis au moment de leur diffusion. Pareil pour Special A, mais le dénouement se suffit à lui même, du moins si vous ne savez pas qu'il y a une suite. J'ai en effet jeté un œil rapide au manga d'origine, et comme prévu il va beaucoup, beaucoup plus loin que l'anime et dans une direction assez différente. Mais la série ne nous laisse pas sur notre faim, et comme dans chaque shôjô que je regarde, la fin m'a ému (et oui on dirait pas mais je suis un grand romantique). Bon point.
C'est drôle ! Comme dans toute les productions de comédie romantique attendez-vous à des gags absurdes, des dialogues piquants et une bonne dose de SD. De ce point de vue S.A est bien fait, et j'ai bien rigolé je l'avoue. Le gimmick de Megumi de toujours s'exprimer par écrit, et le désastre qu'elle provoque quand elle parle m'a bien fait rire. Mais le plus drôle et le plus fan-service des gags est celui ou Kei (doublé en VO par le désormais célèbre Jun Fukuyama) sort de sa réserve dès que quoi que ce soit touche à Hikari. Bon point.
Special A est techniquement bien fait, certains décors comme celui de la verrière où se déroule l'essentiel de l'histoire étant assez remarquables. A l'images des personnages le dessin et l'animation sont propres et colorés. Le style graphique est typique du genre shôjô, avec des silhouettes maigrichonnes, des coiffures savamment ébouriffées, des yeux énormes et, pour ces demoiselles, un poitrine aussi plate que la Picardie (snif).
Comme j'ai vu la série il y a un petit temps je n'ai plus toutes les musiques en tête, mais je me souviens avec précision du premier couple op/ed qui reste facilement dans l'esprit. Je me souviens également du second ending, mais parce qu'on y voit Hikari, Akira et Maegumi en maillot de bain puis en yukata... gommenasai ! Bon point.
Et ça nous fait combien de bons points en tout ? Moi j'en compte sept. Comme le nombre de membres de la Special A ! Ça tombe bien, non ?
Les plus
- Scénario peu original mais bien ficelé
- Personnages qui tapent juste
- Les romances sont correctement traitées
- Génériques sympathiques
Les moins
- Ça reste très caricatural
- j'aurais aimé voir le reste du manga adapté