Critique de l'anime Steamboy

Steamboy est certainement le film qui avait tout pour réussir, tout pour passionner et qui tombe complètement à l’eau, à cause de son format peut être.

Pourtant, ça partait bien, très bien même. Charmé par l’esthétique, par les décors, l’univers nouvellement industrialisé londonien présenté m’a conquis grâce à son sens de la précision, grâce à son grain assez particulier. Cette ambiance mécanique à souhait est plus que bien rendue et si les anachronismes sont plus ou moins nombreux, tout y paraît tellement plausible qu’on entre volontiers dans ce grand bac d’inventions folles (pour l’époque tout du moins).

Ajoutons à ça une bande-son tout autant entraînante. Réussie d’un bout à l’autre, cette dernière allie envolées épiques, petites pistes d’ambiance et autres notes visant à souligner le caractère comique de certains passages. Les voix et l’ensemble des effets sonores produits par les machines sont tous les deux forts convaincants. Bref encore un bon point à attribuer à ce Steamboy.

Mais alors où est le mal ? C’est assez simple, il y a à mon sens deux grands problèmes qui saccagent tout plaisir possible. D’abord le scénario et sa finalité. Le postulat de base n’a franchement rien d’innovant : un jeune garçon reçoit un objet important que des malfrats cherchent à obtenir, le jeune garçon fait tout ce qu’il peut pour le protéger, deux/trois rebondissements prévisibles plus tard nous voilà au bout de l’intrigue. Rien de très réjouissant, d’autant que le ton pris par cette aventure semble franchement trop tourné vers les enfants de bas-âge. Il y a chez les Ghibli cette forme d’intemporalité qui fait que chaque film peut plaire à toute personne quel que soit son âge. On y retrouve presque toujours une petite morale (écologique par exemple), mais une morale plutôt bien cachée et qui ne prédomine pas sur le scénario. Ici, cette morale est tellement apparente, tellement mise en avant qu’elle finit par écœurer et prend totalement le pas sur l’intrigue. Ainsi sous ses allures de Ghibli moderne, j’ai trouvé Steamboy très loin des ambitions qu’il affichait initialement.

Le second problème, et non des moindres, c’est la longueur du film. Installez-vous bien parce que si vous vous décidez à le lancer, ce sont un peu plus de 2 heures qui vous attendent. 2 (!) heures avec un scénario aussi pauvre ! Du coup Steamboy n’évite en rien l’écueil des longueurs, certains passages sont sans fin (notamment le final-paradoxe ?-moment où j’ai cru m’écrouler devant l’écran) et l’ennui pointe le bout de son nez après à peine plus de 30 minutes. Passé ce cap, vous regardez le temps restant, voyez que vous en êtes à un quart et commencez à déprimer dans votre coin. Je ne me rappelais avoir autant attendu que s’affiche « End » à l’écran depuis si longtemps.

Du coup ma note sera basse, sûrement trop sévère, mais quand on ressort aussi endormi, et en même temps énervé d’un tel gâchis, il faut bien que ça sorte un jour ou l’autre.