A l'occasion de sa nomination aux oscars, il fallait bien que je poste mon avis sur ce film.
Grand amateur de chambara, j'ai failli quand même passé à côté de celui-là. Un film signé Bones de surcroît. Et si il lui manque des choses pour véritablement sortir des lots, il reste un très bon film.
Les graphismes sont assez bons. Le chara-design est très correct même s'il pêche un peu par endroits, surtout avec les personnages secondaires. C'est peu mais on est en droit d'attendre un soin maximal pour un film. Les décors sont assez ternes. C'est en soi un choix de colorisation mais il n'empêche que je trouve que tout ça manque un peu de relief, c'est dommage. Par contre, rien à redire du côté de l'animation, le tout est fluide et particulièrement dynamique pour offrir des combats vivants.
La musique est inégale. Le tout est globalement bon mais je trouve certains thèmes déjà entendus et peu "hollywoodiens".
Le scénario est la meilleure surprise. Certes on n'échappe pas à quelques lieux communs. Le héros Nanashi est l'archétype même du ronin torturé en quête de rédemption. Et Kotarou, s'il ne manque pas d'intérêt, ne révolutionne pas vraiment le personnage du sale gosse.
Cependant, je trouve original de voir un chambara revenir sur les relations du Japon avec la Chine. C'est un point souvent obscur et peu exploité de l'histoire japonaise et c'est normal quelque part. C'est un peu comme le passé commun entre la France et l'Allemagne. On peut comprendre, en voyant cette ambassadeur et ses gardes rouges (sans mauvais jeux de mots) pourquoi les Tokugawa ont instauré le Sakoku.
L'autre point positif, c'est de voir les samouraïs tels qu'ils étaient et non comme le glorifie leur Bushidô. Ok pour les stoïcisme face à la mort (un héros couard est chiant) mais la dévotion absolue face au seigneur... Mouais, les samouraïs n'étaient pas aussi "nobles" qu'ils ne l'ont glorifié eux-mêmes. De même les étrangers ont presque le beau rôle alors que les japonais - guerriers, nobles ou paysans - sont lâches et vénaux. Original.
Une heure et demie employée à bon escient en somme