"Science sans conscience n'est que ruine de l'âme"
C'est probablement une des réflexions que l'on pourrait tenter en voyant les premiers épisodes. Dans cette ville prédominée par la mafia dont les texhnolyzés qui ont renoncé à une partie de leur chair. L'ambiance est magnifiquement retranscrite, glauque, oppressante, le personnage central ne dit pas un mot durant les premiers épisodes, ce qui renforce cette oppression. Et rapidement, on a droit a un florilège de personnage et de seconds couteaux dont certains dotés d'un potentiel remarquable. Tout ce petit monde se démène dans cette ville, appelé paradoxalement "Lux" (lumière) perdue dans les tréfonds des strates géologiques de notre bonne terre.
Dans Lux tout orbite autour de la texhnolyze, la lumière, tout provient de la tour central, ce gigantesque édifice turgescent rythmant la ville... en tout cas, le héros n'est vraisemblablement pas en phase avec le rythme de la ville, ce bien qu'une pythie des plus charismatique lui annonce qu'il sera le provocateur de l'apocalypse. Diantre, une œuvre à caractère messianique ?
Aurait on droit à une œuvre de fort calibre avec une réflexion derrière.. Non hélas, la déconvenue est rapide, On peut remballer le champagne et décommander les chœurs. Car l'ennui darde vite son nez, on commence à avoir de gros doute, a-t-on lobotomisé le héros ou ses prothèses incluent elles une transfusion de Tranxène v10000 ( à un point ou j'aurai presque envie de l'appeler Margarett Burton (Madlax)).
Un des points regrettables, ce sont les thèmes abordés, texhnolyze, destin ou fatum, qui auraient pu donner lieu à des réflexions ou jouer un rôle plus prépondérant dans le scénario sont tout bonnement ignorés. Tout ce que l'on voit est un monde en perdition qui s'éteint comme un pétard mouillé en cédant à son hibris. Le scénariste n'a même pas la cruauté de leur donner un espoir réel et tangible, quelque chose qui aurait tenu en haleine le spectateur. Aucun des personnages ne cogite, tous suivent le fatum sans s'attacher aux autres.
C'est un beau gâchis à mon sens que nous livre l'équipe ayant donné Serial Experimental Lain, (à croire qu'ils ont cramé leurs neurones sur ce coup là). Le début était prometteur, certains des personnages secondaires avaient un potentiel énorme, mais nous n'avons là qu'une œuvre profondément pessimiste, presque nihiliste et misanthrope. Si encore les thématiques avaient été traitées, mais non, elles ne laissent place qu'à un spectacle morbide.
Une immense déception en somme... "Scénario sans espoir n'est que ruine du spectateur."