Le 22 Novembre 1963, Dallas. John Fitzgerald Kennedy, 35ème président des États-Unis d'Amérique, est abattu en plein jour, de plusieurs balles dans la tête par Lee Harvey Oswald, lui-même retrouvé mort 2 jours plus tard. Coup de folie ? Conspiration ? Machination ? Mais tout ça en fait on s'en fout : je vais vous parler de The IDOLM@STURBE (en caps' lock s'il vous plait), la nouvelle série de cet été, adaptée du manga, lui-même adapté du jeu vidéo sorti en 2008 lui aussi adapté de rien du tout où on incarne un pédophile sorti de prison bien décidé à revivre le bon vieux temps avec sa victime et de... Quoique non ! ça c'est Rapelay. Dans The IDOLM@STURBE, comme son nom l'indique, le pédophile est de l'autre côté de l'écran. A proprement parlé le jeu surfait sur le phénomène des Idols au Japon.
Le concept en quelques mots pour ceux qui ne connaitraient pas : ce sont des pouffiasses mineures (mais pas trop) ou majeures (mais pas trop) dont le job consiste à chanter, danser, poser dans des magazines en arborant regards bovins et sourires imbéciles ou bien tout autre truc qui pourrait rapporter du pognon. En bref, un concept tout ce qu'il y a plus profond, intelligent et enrichissant pour le spectateur (en vérité ça peut l'être, pour la boîte de prod'). C'est ainsi que dans le jeu on incarne le maître des idols (il n'est pas proxénète mais ça se rapproche) dont le taff est de trouver des contrats mais aussi de s'occuper de ses poules aux œufs d'or pour amasser un max de prouzoufs le tout sous forme de jeu de gestion, de dialogue, de jeu de rythme et de FPS ultra hardcore à la STALKER (ou peut-être pas). Apparemment le jeu n'est pas si mauvais que ça en dépit d'un certain aspect cucul récurrent des visual novels, les fameux "jeux où on joue pas". Là, succès commercial, festival de produits dérivés, la machine à pognon s'emballe : une première série animée par Sunrise avec des robots, des pouffiasses et des pouffiasses dans des robots, un manga, un OAV et en 2011, une vraie série sans opium qui porte sur la même chose que le jeu. Et c'est là qu'on en vient au fait voilà un synopsis de mon cru de l'animé :
" 765 production, est encore un jeune centre d'élevage d'Idol en pleine air lorsqu'un nouveau producteur est embauché. C'est alors à lui de dresser sa douzaine de pouf' avec chacune un trait de caractère unique pour montrer à la concurrence qui à la plus grosse et exploite le mieux les gamines. "
Voilà c'est tout. Comme vous pouvez le voir l'histoire tient dans l'estomac atrophié d'un enfant somalien anorexique. Du coup pour meubler un peu les différents épisodes (sûrement au nombre de 12 : un pour chacune des pouffiasses) on aura droit à un max de scène tranche de vie et autres gags de japanimation. Paradoxalement, c'est ce qui fait tout l'intérêt de l'animé étant déjà bien vide.
Que ce soit au niveau de l'enrobage, du ton crétin de la série ou du concept même des idol dans l'animé, The IDOLM@STURBE frappe là où ça fait mal : le bon petit nanard animé.
Nanbaa wan : L'animé d'un point de vue technique.
Autant le dire tout de suit, d'un point de vue technique la série est loin d'être bâclée et sent même la production friquée pour plaire aux porte-monnaie des Otakus (c'est eux qui font fonctionner le pays).
Vous me direz bien, mais qui se cache derrière tout ça ? Eh bien, selon de wikipédia, il s'agît de A-1 Pictures un Studio tout jeune puisque leur premier crime commis a eu lieu en 2007 avec 2/3 co-productions mineurs, s'en suit l'onaniste KuroSHITsuji en 2008 et le soporifique Valkyria Chronicles en 2009, le reste étant anecdotique ou bien trop récent pour que je vous le dise (chercher donc vous-mêmes !). Force est de constater qu'ils n'ont pas totalement fait de la merde et qu'au moins l'animation est fluide pour le peu qu'il y a à animer et que ça a au moins le mérite d'être coloré. Tellement coloré qu'on passe par tout les tons : du bleu, du blanc, du marron, du jaune, du orange... De quoi je parle ? De la couleur de cheveux des héroïnes bien sûr !
Et c'est là qu'on touche les fondations de la série et le coeur du problème : les personnages. Alors oui des personnages dans cet animé c'est pas ce qui manque à tel point qu'on en est au 4ème épisode et je n'arrive toujours pas à retenir le nom de chacune de ces fantasmes d'otaku. Faut dire qu'ici, d'un point de vue esthétique (ou non-esthétique), on côtoie le niveau basique de la japanimation : tiens, des personnages qu'on n'arrive à différencier qu'avec leur coiffure tellement elles ont un visage ressemblant, ciel ! une série japonaise avec une tripotée de gamine stéréotypée. Je ne parle ici que des Idols mais il y a bien quelques personnages autour bien que soit ils sont totalement inutiles (le PDG de la boîte, la manager ancienne idol, la secrétaire) soit insignifiant (le fameux producteur qui revisite le mythe du mec aux cheveux mi-brun mi-bleu qui ferme sa gueule et fais bien tout ce qu'on lui dit).
"Stéréotype" est un mot qui conviendrait bien aux personnages de the IDOLM@STRUBE. On passe par tous les clichés imaginable par l'Otaku de base (celui qui est gros et barbu j'entends bien). Dans le lot : la chieuse (évidemment), la maladroite (Captain obvious), la timide (porte ouverte enfoncée), le garçon manqué, l'effacée (je vous le donne en mille, elle a les cheveux bleu foncé), la frigide, les jumelles espiègles (oh really ?), la pauvre qui meurt de faim et... Oui, oui je ne plaisante pas, c'est le seule originalité mais il a fallu que ce soit un truc aussi glauque : pire encore, ils en ont fait un running gag... On ne le répètera jamais assez mais les japonais font toujours dans l'excès !
De tout cet amas de niaiserie made in japan, il ne ressort rien du tout de qu'on aurait pu espérer d'un anime sur des idols : justement de nous parler de ce milieu-là...
Nanbaa tyu : au musée de la niaiserie c'est la Joconde.
On a là tous les éléments du cucul de la japanimation. A commencer par l'ambiance très "rose bonbon". Personnages énervants : check. La tripotée (non ce n'est pas sale) de gamines n'ont chacune qu'un seul trait de caractère, mais à aucun moment cela sera remis en cause : tu es la timide, tu seras timide, tu es la chieuse tu seras chieuse, point. En substance, on en arrive à des personnages encore plus lisses qu'une patinoire pour le curling. Doublages énervants : check. Encore une fois, A-1 picture ne manque pas de tunes et peuvent assurer un doublage conséquent, rappelons la somme assez colossale pour un animé totalement vide. Toutefois, il faut bien reconnaître qu'il y a une certaine diversité dans le casting, de plus les voix choisies collent très bien aux personnages. Il est même là le problème : les personnages étant chiants comme la pluie, il était tout naturel que le doublage le soit aussi (mention spécial à la doubleuse des jumelles : une immondice, mais la gamine aux cheveux blancs est intéressante pour sa belle démonstration de non-jeu d'acteur). Ajoutons aussi par dessus le marché que tout ce beau casting chante (...!). Évidemment, il s'agît de bonne grosse J-pop qui chie des arc-en-ciel tellement ça transpire la niaiserie et le bon sentiment japonais à base de "ganbare" (très présent dans les dialogues, celui-là), de "yume" et de "dekiru". Jetez un œil au générique : il vaut vraiment le détour (tellement viril que canibal corpse c'est un truc de fillette...
Depuis le début je vous parle de scénario vide, mais sachez que le synopsis, depuis 4 épisodes n'a pas foncièrement évolué. En fait, chaque épisode a bien un déroulement, certes, mais les enjeux ne changent pas d'un épisode à l'autre.Pour comprendre où je veux en venir, voyons le cheminement exhaustif d'un épisode :
-Les connasses arrivent on ne sait comment à décrocher un contrat.
-Arrivée sur les lieux, le trait de caractère unique d'une des connasses met en péril la manœuvre qui est bien souvent de chanter une ou deux chansons voire une séance photo de 2 minutes.
-Mon Dieu mais que va-t-il se passer ? Heureusement Super-producteur craint pour son gagne pain et va donc consoler la donzelle dans une scène cucul pour que, merde quoi, elle se remette à bosser (quand je vous disais que c'était du proxénétisme).
-Youpi ! ça a marché ! pour la peine on va avoir droit à une chanson en fond pendant qu'il parle : ce serait bête de nous épargner le merveilleux dialogue rédigé par une gosse de 8ans.
-Fin
-Pub pour vendre des produits dérivés
Alors oui c'est vrai, j'ai peut-être un peu exagéré quand j'ai dit que les personnages n'évoluaient pas. Mais les épisodes n'ayant en fait aucun lien entre eux, ça revient au même d'autant plus qu'on entendra plus parler de la conne en question les épisodes d'après. D'un point de vue scénaristique l'animé est niais en plus d'être vide ou bien vide en plus d'être niais (ou l'invers je n'ai jamais pu me décider). Moi qui attendais une sorte de reportage en immersion dans le monde des Idols (avec Harry Roselmack en prime). Décrivant avec objectivité et crudité ses dérives : la concurrence malsaine, la solitude intrinsèque de l'individu, les déboires qui succèdent aux heures de gloire, la... la... la drogue ! Eh bien non, j'ai été déçu. Ici vous ne verrez que les paillettes, jamais l'envers du décors en carton. Les sois-disant "problème" des gamines sont superficiels à un point... Et vas-y que je veux pas pousser la chansonnette parce que "oh ! j'ai la phobie des hommes" pour la timide (mais ça ne la dérange pas du tout de chanter des ringardises dans un costume ridicule devant 300 personnes), "ciel ! je ne veux pas que transparaisse ma vraie nature sur 3 photos dans une robe avec un lapin en peluche" pour la chieuse (qui est sois-disant, pour la petite anecdote, issue d'une famille encore plus blindée de pognon que Disneyland est blindé de chinois en plein été) et j'en passe et j'en passe... Bref, j'ai vraiment eu l'impression de regarder Barbie au pays des Otakouilles.
Mais alors je me demande : ce dessin animé, où il veut en venir ? En fait je crois que j'ai trouvé un élément de réponse qui pourrait tenir en 2 mots : Otakouilles-pognon, pognon-Otakouilles, Ota... 'fin voilà. Cet animé n'est qu'une arnaque commerciale : la dose dont ont besoin les Otaku, déjà en manque de leur japoniaiserie et pas encore rassasié par les produits dérivés ou les vrais idols en général. Ce n'est pas pour rien qu'on a associé les fantasmes les plus récurrents de la japanim' au phénomène des Idol (qui porte décidément bien son nom vu la décrépitude des "fans" ou plutôt "masturbateur". c'est un peu comme si on sortait en Amérique un croisement entre le Burger et le Hot Dog : tout le monde trouverait ça grotesque, ridicule, malsain, totalement excessif mais il trouverait quand même son public, les obèses qui n'ont déjà pas besoin de ça...
Konkurujion :
En résumé the IDOLM@sturbe, en quoi c'est un nanard ? Parce que oui c'est un nanard, il s'agît d'un nanard qui est à la japanimation ce qu'un film diffusé tard sur sci-fi est à la science fiction : un nanard de base mais un nanard quand même ! Ce qui d'un côté explique ma note de 5, tout a déjà été vu, déjà vu et revu mais ça a le mérite d'y être ! C'est donc l'amoncellement de clichés, de poncifs et la tournure presque ouvertement mercantile qui tourne au ridicule. Et c'est d'autant plus vrai pour les japoniaiseries, du ridicule au nanard il n'y a qu'un pas, que The IDOLM@STER s'est empressé de franchir expressément.