On tombe parfois sur des séries qui terminent mieux qu'elles n'ont commencé. En général, c'est plutôt le contraire qui se produit et c'est bien là le drame.
Pourtant The Skull Man n'a, de prime abord, qu'un seul véritable argument, à savoir : le mystérieux personnage qui donne son nom à la série. Quand j'écris cela, je sais que je suis un petit peu injuste. En fait, c'est plutôt l'impression que produisent les premiers épisodes qui me fait dire cela de part le style d'habits que portent les différents protagonistes, qui semblent s'être arrêtés à la mode des années 70, au chara-design même de l'homme à la tête de mort qui semble être pompé sur Ghost Rider, ce fameux personnage de comics dont l'adaptation cinématographique ne restera sans doute pas dans les mémoires. En fait, le vrai atout de cette série est d'avoir un très bon scénario parfaitement calibré pour sa durée de 12 épisodes. Cela commence comme une enquête policière qui vire petit à petit au fantastique mâtiné de seinen. Plus les personnages avancent, plus l'horizon s'assombrit sans pour autant jouer sur des ficelles faciles comme un suspense à couper au couteau. Il y a suffisamment de densité dans cette histoire pour s'en passer.
Les personnages prennent donc une importance moins capitale. Il n'y a besoin d'avoir une véritable tête d'affiche qui servirait de cache-misère. Alors c'est vrai, Hayato ne restera pas au panthéon des grandes gueules de la japanimation mais il faut bien avouer que trop souvent ces dernières sont fort mal accompagnées. Or là, les différents protagonistes ont à peu près tous une densité équivalente et chacun joue sa partition de manière relativement juste. En dehors du détective et du reporter, il est donc difficile d'en détacher véritablement un. Pour les raisons que j'ai évoqué plus haut, la chose n'est pas en soi particulièrement dérangeante.
Le chara-désign est assez classique dans l'ensemble, il est agréable et ne choquera l'oeil de personne. L'animation est fluide avec une bonne intégration de la 3D. Il n'y a rien de révolutionnaire là-dedans, tout comme dans l'OST, simplement la chose est bien réalisée.
Le tout donne une série agréable à suivre avec une fin ouverte qui donne la possibilité d'une 2ème saison. Les trois derniers épisodes sont très bons même s'ils n'étonneront pas les habitués du genre. Il en est ainsi avec The Skull Man. On a l'impression que chaque thème a déjà été abordé ailleurs, qu'il ne brille pas par rapport à d'autres séries par un de ses aspects techniques. Simplement l'ensemble est bien maîtrisé, un peu comme un bon roman de gare. Mais, vous savez, il y a des romans de gare qui sont infiniment plus agréables et intéressants à lire que bien des oeuvres que l'on dit plus élevées.