Je ne suis pas ce que l’on pourrait appeler un expert de l’industrie japonaise. Je me fous la plupart du temps de qui est aux commandes, quels studios, quels producteurs, quels scénaristes,… Je n’en connais même quasi aucun. Et surtout je ne cherche pas à en savoir plus. Outre le fait que je n’ai pas la mémoire des noms (déjà en français je rame, imaginez donc en japonais…), c’est surtout que je souhaite être influencé le moins possible lorsque je visionne un anime. Je reste donc au maximum dans l’ignorance de mon futur visionnage, tel un spectateur du dimanche. Résultat, contrairement à certaines critiques qui lynchent un anime car en deçà de ce que promet le staff et les moyens agencés, je reste beaucoup plus soft.
Les autres critiques sont certes justes et légitimes, mais mon choix est une décision perso qui m’évite les écueils d’un déplaisir dû à une barre placée trop haute.
Ainsi Re:Creators sera épargné par ma main naïve et ma critique portera sur mon ressenti exempt d’a priori.
Primo, il s’agit d’un anime original. Pas d’un truc tiré d’un manga ou d’un light novel pour en faire la promo. Il y a donc un début et une fin sur 22 épisodes. Rien que pour cela ça vaut déjà 2 ou 3 points…
Sinon le scenario est sympa. Des personnages de mangas, d’animés, de jeux vidéos,… se retrouvent invoqués dans notre monde (reverse isekai?). Passé le choc d’apprendre qu’ils ne sont en réalité que des personnages de fictions, ils vont chercher à rencontrer leur créateur, leur Dieu, tous auteurs dans l’industrie ‘‘nippop’’ afin de changer leur destin.
Je tairai le développement du scénar pour limiter au max les spoils, car l’œuvre en soit ne connaît pas de revirement à couper le souffle. On suit de manière linéaire et assez évidente leur périple à tous et on est rarement surpris. Un des points noirs de l’anime est d’ailleurs d’avoir affublé les personnages de lignes de dialogues qui en font des caisses lors des révélations, alors qu’on avait déjà tout pigé 5 épisodes avant. Quand ce n’est pas dès le début…
Un scénario peut être prévisible, il ne me gêne pas forcement si celui-ci est bien mis en scène. Or, ici, les dialogues aux envolées lyriques se voulant profonds pour en réalité ne raconter que des évidences, m’ont laissé de facto de marbre.
Dommage car l’histoire restait tout de même originale et sans ce forcing, la pilule serait sans doute mieux passée.
Côtés persos, on a du bon et du banal. Mais je trouve cela presque normal. On nous sert exprès les clichés de la pop-culture sur un plateau. C’est ce qui fait l’essence même du délire. La seule chose que j’ai regrettée est leur trop grande similitude. On pourrait croire au premier abord qu’ils sont tous différents (et ils le sont), mais lorsque l’on connaît l’étendue gigantesque des mondes imaginaires pondus depuis des décennies, j’aurais aimé voir surgir des persos plus invraisemblables les uns que les autres et aux caractères les plus éclectiques, et incompatibles, possible. Curieux (et déçu) que ce ne fut pas le cas.
Par contre, et je n’en citerai qu’un, petite mention spéciale au personnage Chikujouin Magane. 50% de ma motivation à écrire cette critique était dans le but de parler d’elle et de lui balancer des fleurs. C’est sans conteste mon perso préféré de la série. La base, son background, est excellent, tant au niveau du chara-design que de sa personnalité ainsi que son pouvoir qui lui sied à merveille. Mais en plus, la mise en forme de tout cela est sublimée par une animation et un doublage irréprochables rendant savoureuses ses lignes de dialogues sadiques. Son poids dans l’anime est sans doute le plus important. Elle est le grain de sable dans les rouages de tout le monde. Sans Magane, la série aurait été beaucoup plus insipide et les plots biens moins nombreux. Elle aussi vaut une paire de points à elle toute seule. Petit bémol sur une exploitation trop faible. On ne la voit finalement que trop peu (à mon goût) dans la série.
Le reste est somme toute relativement standard, mais le divertissement y est quand même. Ce ne sont pas 50 épisodes étirés à ralonge, seulement 22, et ils se suivent agréablement. Ce n’est certes pas l’œuvre du siècle, mais il permet de passer un bon moment si vous êtes en attente du prochain épisode de votre anime fétiche.
Je lui cale un gentil 6,5 voir 7 pour avoir fait le taf de me divertir au boulot.
Ouais. Je travaille dans le tourisme et l’hiver les journées sont parfois longues. *touss*... *touss*...