They see me morphin', they hatin'

» Critique de l'anime Uchôten Kazoku (TV 1) par Zankaze le
06 Octobre 2013

Pendant que Shingeki no Kyojin et Free se disputaient les projecteurs, il est une série de qualité pourtant pratiquement passée inaperçue. Elle n'abordait pas de thème populaire, n'a pas fait de fan service, n'était pas remplie de moe. Ne visait pas à faire pleurer ou à faire courir un souffle d'épique, et n'a presque pas fait de pub. Et n'était même pas adaptée d'une oeuvre particulièrement populaire.

Mais ce serait la vouer un peu vite à l'oubli. (même si elle souffrira sans doute très vite). En effet, Uchoten Kazoku a beaucoup à vous faire partager.
Ici, pas d'enjeux démentiels, pas de "survie de l'humanité" ou de prétentions shonenesque: la base de la série, c'est la relation entre ses nombreux personnages. Variés et attachants, ceux ci évoluent dans un monde très familier en dépit de leurs pouvoirs: il s'agit du nôtre.
Oui, tout l'anime se déroule dans une Kyôtô très bien mis en scène et très fidèle, retranscrivant à merveille le mélange très particulier de japon ancien et moderne qui fait tout le sel de l'ancienne capitale. La série est allé jusqu'à se servir des plan de la ville pour illustrer les moments de coupures pub. Tout cela vise aussi par la mise en scène à banaliser les pouvoirs des protagonistes. Ce sont des créatures du folklore japonais, certes, mais ils ressemblent aux humains, les côtoient tous les jours, (certains en sont même d'anciens) et leurs soucis, leurs joies et leurs aspirations sont aussi bien proches des nôtres.

D'ailleurs, on touche ici au meilleur de la série, et à son cœur. L'enjeu pour Yasaburo et par extension sa famille n'est pas tant de trouver l'assassin du père que de digérer et d'accepter sa perte, si grand, sage et admirable fut-il. Il faut la dépasser, et aller de nouveau de l'avant, un thème d'ailleurs repris par le vieux professeur Akadama, abandonné par la jeune et insaisissable élève dont il était tombé amoureux.
La série insiste également beaucoup sur l'importance d'une famille qu'on ne choisit pas mais dont il faut prendre soin: on se brouille, on se réconcilie, on ne se comprend pas toujours mais on s'aime. Beaucoup. Et quand vient l'heure de vérité, nul n'est oublié ou inutile. Chacun fait sa part.
Une certaine poésie paisible est également très présente, avec par exemple une très belle séquence sur les toits de Kyôtô éclairés par la lune. Mais finalement, ce qui symbolise le plus la série, c'est le quotidien d'un héros qui n'a rien d’autre à faire que de jouer des tours aux humains et de rendre visites à ses proches, de flâner et de se balader dans une ville grande et chaleureuse. Une sorte de joyeuse et paisible insouciance, parfois exubérante, parfois simplement léthargique.
Et quand en plus la série traite ses thèmes et les sentiments qu'ils génèrent de façon sobre, mais touchante et réaliste, que demander de plus?
Une animation exemplaire? la majeure partie du temps, celle-ci et présente et offre même de très bon moments.
Un graphisme élégant? une fois qu'on est habitué au chara-design simple et sympathique de Kouji Kumeta, aucun souci à se faire, et on même parfois de très belle séquences.
Quant à la bande son, celle-ci appuie l'action sans fausse note même si elle n'entre pas dans les mémoires.

Bref, si Uchoten Kazoku s'éloigne du spectaculaire pour traiter son sujet avec finesse, poésie et simplicité, c'est loin d'être une raison pour dénigrer ce petit bijou qu'il faut découvrir par soi-même. Et une fois vue, on sait qu'on ne l'oubliera pas.

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

Zankaze, inscrit depuis le 18/01/2010.
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