... Mais comment ont-ils fait ? Même studio, même réalisateur pourtant. A quel moment ils se sont dit "ouais, ça, c'est bon" ?
J'ai dû rushé cet anime pour m'épargner une lente agonie. Faut dire que j'étais pas très tenté de faire trainer les exploits de Suou. Après les évènements de la saison 1 qui ouvrait la porte à un dilemme très intéressant et dans la continuité de la quête d'humanité de Hei, voilà qu'un autre personnage principal fait son apparition. Je m'en fous, du moment qu'il ne casse pas l'intrigue principale et les bases établies dans la précédente saison.
Et pourtant, ce que je craignais arriva. Suou, une jeune russe liée de près ou de loin aux contractants, va se retrouver dans toutes sortes de péripéties où l'on va enchainer révélation WTF sur révélation WTF. Sans compter que le fonctionnement du monde et de la Porte de l'Enfer s'affinent un peu, du coup je me retrouve devant un beau bordel qui n'est en rien ce que j'attendais de cette saison 2. Hei est relégué au second plan, ses objectifs n'en parlons pas, ils sont remplacés par un nouveau but concernant Yin... Ce qui m'a une fois de plus déçu. Bones semble meubler pour pouvoir donner une raison d'être à Hei. Une version "Gaiden" de la série sortira peu après cette saison pour justifier les changements de Hei et Yin mais je n'en démords pas. Ca a beau cadrer avec la saison 2, le concept ne me convient pas du tout.
Je dis ça dans le sens où à la fin la saison 1, tous les ingrédients étaient réunis pour faire une saison 2, pas besoin de rajouter une tonne d'éléments qui surplombent les précédents pour pouvoir refaire une histoire. Surtout avec un personnage comme Suou. Non seulement l'idée d'un nouveau protagoniste révolutionnant l'histoire ne me plait pas, mais en plus il est chiant à mourir. Dans ma précédente critique, je parlais de l'idéalisme "mesuré" en quelque sorte de Misaki qui pouvait rendre la rendre attachante. C'est tout l'inverse avec Suou. Bienvenue dans Mon Petit Poney pendant douze épisodes. Bon, avec une arme lourde quand même. L'animation de son pouvoir style Magical Girl couplé à son mauvais caractère m'ont rapidement exaspéré.
L'ambiance a également changée. Exit les ost style bon film policier, ceux-ci laissant place à un contenu plat. Quant aux autres nouveaux venus dans la série, pas mal d'ados lourdingues. Pour ce qui est des autres, l'affreux détective flanqué de l'insupportable otaku sont de retour, Misaki est baladée un peu partout pour les besoins du scénario et la nouvelle organisation qui l'accompagne remplit le quota de combats. Parmi les nouveaux coéquipiers de Misaki, Mina et Youko sont correctes mais Shizume est encore plus pénible que Suou ou Norio (un des ados en crise dont je vous parlais, avec un père travesti qui lui fait des gâteaux) par exemple. Son air détendu entre deux blagues salasses et ses moeurs de pédophile en chaleur auront achevé ma patience et mes attentes.
Le pire dans tout ça, c'est que la fin ne conclue pas grand-chose. Non seulement l'intrigue de la saison 2 supplante la précédente au lieu de la compléter, mais en plus elle est plutôt mauvaise et bâclée. Je ne saurais pas dire ce qui a été le plus mal géré dans tout ça : les nouveaux personnages, la gestion de l'ensemble d'entre eux ou les rencontres totalement hasardeuses ? Faut croire que Tôkyô a perdu 90% de sa superficie en deux ans. Je comprends désormais mieux les critiques autour de cette fameuse saison 2 malgré une bonne animation et de l'action. Elle réussit l'exploit de donner l'impression que Darker Than Black est une licence surexploitée alors qu'il y avait matière à continuer.