Une série plutôt fustigée que voilà, et pourtant, même en étant une fan hardcore du support d'origine, je ne peux qu’exprimer ma satisfaction face à cette adaptation. La qualité certaine de cette dernière l’ayant emporté sur mon scepticisme. Vous voyez, ce scepticisme qui s’empare de vous lorsqu’on vous annonce que l’un de vos mangas préférés aura droit à son animation.
C'aurait pu être mieux comme ç'aurait pu être pire , Brain's Base ont cependant répondu à mes attentes en restant fidèles au support d’origine, l’histoire, l’univers, l’ambiance, rien n’est dénaturé et je n'ai noté aucun impardonnable sacrilège (même si le puru-puru est bien plus frappant au vu des paires de boobs – qui sont aussi volumineuses dans le manga, qui virevoltent au gré du mouvement). Le fanservice ne me gênant dans aucun des deux supports, vu la manière dont c’est tourné à la dérision. Ce genre d’humour space, ou ça prend ou ça se ramasse.
J’étais très emballée en apprenant que le studio Brain’s Base se chargeait du projet, et ils me donnent une nouvelle raison (Baccano, Spice and Wolf, DRRR, Natsume, Kuragehime, Kamisama Dolls, Mawaru Penguindrum…) de les vénérer. On fermera les yeux sur certains de leurs échecs comme Amnesia et Brothers conflict..., même mes appréhensions quant au charadesign ont fini par s’estomper, ils n’ont pas calqué les dessins de base mais n’ont pas « défiguré » les personnages non plus. Même que j’ai été étonnée de très vite m’habituer au nouveau design de leurs bouilles. (Staz reste badass avec ses cernes d’otaque, je refuse d'admettre que c’est un trait génétique. Le premier qui me contredit, je disperse des legos dans sa chambre.)
Pour les non lecteurs du manga, cette adaptation est un très bon moyen de découvrir l’œuvre, elle est correcte et digne représentante de l’histoire. Une histoire prenante, dynamique avec un humour parfois lourd mais le plus souvent décapant. Même en sachant ce qui se passera ensuite, j'ai pris un plaisir immense à redécouvrir les répliques, et me suis tapé des fous rires hebdomadaires à m’en muscler les zygomatiques. Chaque personnage est attachant à sa manière sans avoir un background à arracher une larme virile ou à briller spécialement, avec Blood Lad et sa panoplie de personnages aux couleurs flashy, ne vous attendez pas à de l’epicness (quoi que.) mais à une bonne comédie ne se prenant pas deux secondes au sérieux (Quand Staz imite la technique de Sangoku dont il est fan, c’est à la limite si je ne me roule pas par terre pliée de rire à chaque fois, le titre de la critique lui rendant d'ailleurs hommage), qui tourne limite en bourrique les codes du type shônen à la sauce Blood Lad.
Le personnage principal est tellement excentrique et vous annonce la couleur dès le premier épisode, dès qu’on le rencontre, on se dit « Meriléfoului ! » et ça se confirme d’un épisode à son suivant. Ses ambitions se rapprochant de celles d’une larve sous acide, nous avons là un bon à rien de flemmard sans aucune motivation, cynique à nous faire hurler nous autres fangirls par son attitude blasée et indifférente. Même l’objectif de sa quête est loin d’être honorable comme celui de ses acolytes, il ne veut ni sauver ses amis (quoi que son amitié avec Wolf est fort sympathique) ni sauver sa belle (il ne veut qu’elle redevienne humaine que par caprice et parce qu’il la désire.) , ça change de nos autres loulous avec une éthique et une morale en acier.
L’univers est tout de suite mis en place avec le monde des démons composé de territoires, le système des boss n’est pas saugrenu et l’Acropole des nobles démons n’arrive pas comme un cheveu sur la soupe. Il y a une forme de « cohésion » dans la structure des épisodes qui fait que l’histoire devient vite addictive à partir du 3ème. J'ai été ravie des choix de cliffhangers et de la fluidité avec laquelle coule l’histoire sans chercher à faire dans le grandiloquent ou le « Je fous tout plein de suspense », pas besoin de ça avec Blood Lad, on est tenus en haleine par la totalité de l’épisode, pas de temps mort… Pas pour autant que j’entends par là qu’il y a de l’action (même que les combats sont courts et vite expédiés) mais plutôt qu’il y a une « écriture » qui fait qu’on accroche. Ce n’est pas une intrigue de haute volée mais ça reste de la bonne comédie bien cocasse.
Le fanservice boobs et pantsu peut en rebuter certain(e)s mais ça passe plutôt bien, même que ça rajoute un petit côté « gros bowdel » qui correspond bien à l’ambiance. Et puis, je ne vais pas râler pour une fois que je m’en fous que la nana (Fuyumi) soit une potiche attendrissante dont le rôle se limite à sucer un doigt ou un biberon. Bell étant là pour relever le niveau.
Le doublage… Ohsaka Ryotaaa quoi. Le choix de seiyuu pour Staz est juste orgasmique pour ma part, étant tombée amoureuse de ce dernier lors de son doublage de Yuki dans Tsuritama, on le retrouve plus récemment dans ses doublages de Kaname dans Nagi no Asukara ou encore Nagate dans Sidonia no Kishi pour ceux auxquels son nom ne dirait rien. Le reste du casting est également très correct, avec une Chiwa Saito qui semble s’éclater sur Mamejirou (la créature aux trois yeux), un Kimura Ryouhei (*s’injecte un calmant avant même de commencer à hurler*) toujours aussi classe et multipliant le charisme de son personnage par mille. (Coucou Kise de Kuroko no Basket, Yuki de Kimi to Boku, Aki de Kamisama Dolls…) et un Kaji Yuki très à l'aise avec le personnage de Nell.
L’animation est d'assez bonne facture, les mouvements ne sont pas très fluides mais les combats restent dynamiques avec un charadesign stable et ne subissant pas de gros fails. Brain’s Base se sont appliqués, on voit bien que l’équipe n'a pas pris pas le projet à la légère et a voulu un rendu propre qui ne ferait pas rager les fans (même si ça n'a pas été une grosse réussite de ce côté-là).
La bande-son n’est pas marquante ou épique mais reste dans le ton de l’anime et se marie correctement aux scènes. L’OP est franchement cool et plus supportable que l’ED que je zappais à chaque fois sans autre forme de procès.
Je vous recommande fortement de vous attarder sur cet anime si vous êtes d'humeur pour un anime sans prise de tête. Y en a pour tous les goûts, du vampire otaque au loup-garou badass, de la potiche fantôme (dans tous les sens du terme) à la rebelle puissante, du personnage imitateur sans identité au personnage charismatique qui envoie du lourd, de la petite sœur tsundere à la mascotte hilarante aux trois yeux… Attablez-vous, vous serez servis ! Si, au terme des dix épisodes, vous restez sur votre faim, tournez-vous vers le manga, sinon rejoignez-moi brûler des cierges pour voir arriver une seconde saison sur nos écrans.