Dangereux, mortel, le mal, fun, rigolo, le pouvoir… J’avoue que j’ai pu lire ou entendre pas mal de choses sur les armes. Mais « Les armes, c’est mignon », c’est bien la première fois que je vois ça…
Il faut avouer que l’idée de personnifier des armes militaires sous la forme de jeunes adolescentes réunies dans un établissement spécialement conçu pour elles, il fallait oser. On croise ainsi un bon nombre de demoiselles qui se révèlent être la personnification d’armes d’assaut venues des 4 coins du globe. Si de prime abord les élèves semblent plus ou moins dépourvues de personnalité propres et se contentent de remplir les clichés habituels de la japanime (naïve, timide, enjouée, réfléchie…), on apprend au fur et à mesure que certaines des spécificités techniques de l’arme dont elles sont issues finissent par rejaillir sur leur physique et leur santé. Ainsi, un fusil à crosse creuse est-il condamné à ne porter que des strings (comme l’apprendra à ses dépens le jeune enseignant nouvellement nommé), tandis qu’une arme défectueuse ou sujette aux dysfonctionnements verra son avatar doté d’une constitution fragile et ira régulièrement faire un tour à l’infirmerie. De manière globale, chacun de ces parallèles réserve bon nombre de surprises, la plupart du temps d’ordre grivois…
Après tout, qui dit anthropomorphisme dit généralement étude des mœurs sexuelles, à fortiori dans une production où la grande majorité des personnages sont des femmes (je ne demanderai même pas pourquoi les producteurs n’ont pas jugé bon d’inclure des avatars masculins pour certaines armes). Et il est vrai que les miniguns, fusils d’assauts et autres ont des goûts et priorités légèrement différentes d’un humain normal. Bien sur les adolescentes mises en scène aiment faire les boutiques, mais plutôt que des vêtements ou autres objets auxquels on s’attendrait normalement, elles préfèrent largement une armurerie bien fournie en équipements et améliorations diverses.
Pour elles, un champ de tir et une séquence d’entraînement peut avoir autant d’effet que le porno du samedi soir sur Canal+ en aurait sur une personne normale. Et si en plus le tireur est un vétéran dont la position et le contrôle de l’arme sont idéaux, il n’en faut pas plus pour les faire grimper au rideau. Sérieusement, un bon Tarentino ou « The Expendables » (selon les gouts) juste avant d’aller dormir, vous pouvez être sûrs que ce sera la folie dans les dortoirs…
L’anime en lui-même bénéficie d’une réalisation correcte, sans plus. Le quotidien des élèves est régulièrement ponctué de gunfights plus ou moins comiques, mais l’humour finit généralement par tourner en rond et peine un peu à se renouveler. En revanche, j’ai apprécié le côté documentaire de l’ensemble, peu avare en informations sur les spécificités et l’Histoire des modèles présents à l’écran. Leur compréhension amène un œil nouveau sur certains gags et personnages en cours de route.
Maintenant se pose quand même la question fondamentale : à qui s’adresse réellement cet anime. Les fans d’armes trouveront que l’anime fait un peu (beaucoup même) version édulcorée et gamine de « Gunslinger Girl », et se tourneront peut-être davantage vers d’autres titres comme ce dernier ou « Black Lagoon »...
Quant aux amateurs de moé ou kawaï, ce sont peut-être justement les armes à feu qui les rebuteront, d’autant que la censure semble avoir été assez sévère envers le fan-service assez limité pour qui voudrait se rincer l’œil. Les relations entre personnages (notamment vis-à-vis des professeurs dont un en particulier) auraient mérité un peu plus d’approfondissement.
Bref « Upotte !!! » est une production sympathique, mais dont l’intérêt se trouve rapidement assez limité et ne dure finalement qu’une dizaine d’épisodes (enchainés en à peine 2 jours personnellement). Un peu léger pour être réellement convaincant quand même. Malgré tout, la conclusion laisse la porte ouverte à une éventuelle suite qui ne me rebuterait pas spécialement. Wait & see, comme dirait l’autre.