Lorsque j'entends parler d'une adaptation d'un otome game - jeu de drague pour filles - ayant pour thème principal la musique, j'ai le réflexe de fuir le plus loin possible et de m'efforcer d'effacer de ma mémoire tout ce qui pourrait y faire référence. Mais la fuite n'est pas toujours la solution, et il est parfois nécessaire d'affronter ses pires démons pour les exorciser.
Ainsi Uta no Prince-sama - le prince de la chanson - raconte comment Haruka Nanami, jeune fille au charisme débordant (nan, je plaisante) va intégrer la prestigieuse académie Saotome, qui forme les idoles de demain. Aspirant tous à devenir les futurs rois de la musique, les uns sont formés pour devenir compositeurs et paroliers, lorsque les autres se préparent pour être interprètes et danseurs.
Je passe sur le scénario passionnant dans lequel Nanami va faire connaissance avec six bellâtres qui tourneront autour d'elle comme les chiens errants autour d'un os à ronger.
Dans ce type d'anime où l'univers et l'histoire n'ont strictement aucun intérêt (parce que le lycée qui forme les idoles et qui ressemble à Poudlard, on y croit mollement), tout repose sur les personnages. Malheureusement, à part émoustiller les jeune filles en fleur, ceux-ci sont pour le moins transparents.
La faute est à imputer en premier lieu au chara-design. Il est juste minable. Les personnages ne sont pas mal dessinés, mais leur look est tellement bigarré qu'il casse l'identification. Même lors d'une scène plutôt sérieuse ou triste, notre attention est captée par les coupes de cheveux et les vêtements.
Prenons l'exemple de l'héroïne, Haruka Nanami. Elle est rousse (donc par définition, elle n'a pas d'âme) et des yeux jaunes avec une pupille verte. Sérieux d'où ça sort ça ? De Fukushima ?
Pour le reste, il faut avouer que le studio A1 Pictures a compensé l’animation statique par une image très propre, avec des traits fins et des décors soignés. Mais le manque d'originalité de ceux-ci ne permettra pas de sortir le spectateur de son ennui. Pareil pour la musique, qui ne ressort pas spécialement, en dehors bien sûr des insert songs chantés par les seiyuus. Il s'agira comme vous pouvez vous en douter de soupe J-Pop, avis aux amateurs.
Uta no Prince-sama ne fut pas une torture à regarder, mais je doute que cet anime reste dans ma mémoire plus de vingt-quatre heures grand maximum. Reste que j'attends encore de voir si un otome game est capable de donner quelque chose de regardable, car pour l'instant je n'en ai jamais vu... ni entendu.
Koyoi Wa Hora Futari de 1000% Love ! ~ ♪
Les plus
- Très soigné graphiquement
- Génériques énergiques
Les moins
- On y croit pas une minute
- Dialogues niaiseux, humour lamentable
- Chara-design d'un goût douteux