L'adolescence. La période des illusions, ou bien est-elle une illusion ?
L'adolescence, l'âge où l'on rêve encore de princesses et de chevaliers, mais où l'on rêve déjà de femmes et d'hommes.
Utena, ou le pouvoir d'embrasser un sujet aussi complexe aux débouchés réels, fictifs et interprétatifs infinis.
Je crois que cette série est celle qui a fait produire le plus de dopamine à mon moteur de recherche intégré, loin devant Mawaru Penguindrum parce que sa réalité nous touche tous dans notre intimité.
Les duellistes de la Rose font penser au Rosenkavalier de Strauss, avec ses pant's roles et revirements amoureux. Tout adolescent n'en est-il pas un ?
Les comportements, les rêves, les craintes des ados sont dépeints dans des tableaux hauts en couleur - car il y a bien trois actes dans cette tragicomédie de mœurs.
Les protagonistes sont à la fois stéréotypés et riches d'un potentiel toujours surprenant. Leur font écho deux ombres chinoises aux commentaires philosophiques. Sont-elles des choreutes, des interprètes, des critiques, ou encore des marionnettistes ?
Les dessins ont cela de particulier que leur style témoigne d'une époque tout en étant intemporel. Les musiques, je les redécouvre avec plaisir : l'opening et les parties au piano (le Sunlit Garden, notamment) ne sont pas les seules à âtre agréables aux oreilles ; les thèmes de combat, tant intérieur que physiques, sont tout aussi plaisants.
Comment conclure ? Comme les critiques qui m'ont précédés : sur une note douce-amère d'un œuf, dit brisé. Sans que je sache quelle coquille retire invariablement un point d'excellence à cette œuvre de japanimation atypique, indémodable et incontournable.
J'en profite pour ajouter un mot sur le film. Celui-ci est à mon sens beaucoup moins subtil au niveau des relations entre les personnages, bien que sa fin soit moins frustrante, puisque très claire et conforme aux attentes du public. Il est tout de même à voir, en tant que version alternative.