Critique de l'anime Weiß Kreuz (TV 1)

» par Maddilly le
03 Février 2016
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Je me suis fait un gros kiff nostalgique en fin d’année 2015 : tiens, et si je regardais ENFIN cette fameuse série où Koyasu Takehito double le héros roux et ténébreux, série que je connaissais bien dans mon adolescence sans en avoir jamais vu un seul épisode ? C’était assez célèbre dans le monde nébuleux de la fanfiction. Au même titre que Gundam Wing par exemple (les vrais savent de quoi je veux parler *wink wink*). Que d’émotions. Je sens le pouvoir de la nostalgie monter en moi...

Sauf qu'en fait, non. Après un seul épisode, j’avais déjà tant de choses à dire… et pas que du bien. J’avoue avoir été touchée une fois pendant cette série… à l’épisode 21 (sur 25) ! Moment d’émotion vite perturbé par la mise en scène rushée et l’arrivée du premier ending dépressif qu’on connait déjà trop bien en fond sonore. Dommage. Une minute d’émotions sur la série, c’est déjà mieux que rien, je ne vais pas faire la difficile. Surtout que c’est un peu par masochisme que j’ai continué jusqu’au bout.

À défaut d’être original, le postulat de base est intéressant. Les thèmes et les événements qui se produisent installent une sale ambiance remplie de violence et de meurtres (et bam une vingtaine d’enfants enlevés et retrouvés morts… encore avant on avait de la prostitution, du trafic d’organes, des meurtres en tous genres, etc) qui pourraient amener certaines réflexions. Mais réfléchir, à quoi bon ? Les héros eux-mêmes ont la gâchette facile, et si ça leur arrive d'avoir des phases de remise en question, ils se remettent à la besogne assez rapidement. Sans une goutte de sang. Jamais. On peut se faire tirer dessus en rafale ou taillader le dos, dans Weiss Kreuz on ne saigne pas (pour compenser, ils ont craqué leur slip sur le rouge dans les 2 OAV qui suivent la série). Le fond de l'intrigue est tapissé de fantastique technologique, certains personnages ont des pouvoirs psychokinétiques et on part souvent dans le délire de la manipulation génétique, mais on ne sait pas d'où ça vient ni où ça va, et rien n'est expliqué clairement. Plus on s'approche de la fin et plus c'est flou.

La série a plein de qualités de fond que d’autres pourraient lui envier si elle les exploitait. Ce qui n'est pas le cas, donc cette série n'a rien d'enviable. Construction, avancée dans l’histoire, exploitation des personnages, idées de base, … oui oui, on a tout ça, mis en scène aussi finement qu'à coups de vieille pelle rouillée.

Pendant un certain temps, la série tourne autour d'une enquête différente par épisode avec comme toile de fond le Mr Takatori, ses petits frères dégénérés et leur méchanceté. Takatori en chef est accessoirement celui dont Aya veut se venger, ce qui amène notre rouquin à piquer des crises de colère en pleine mission quand il voit l'objet de son courroux passer. À la moitié de la série, l'organisation de Takatori laissera la place à Estet, une sombre secte dirigée par trois vieux qui aiment rire de façon machiavélique pour montrer qu'ils sont méchants. Bref, on a la gentille organisation Kritiker d'un côté, puis Takatori et Estet de l'autre. Kritiker dirige les Weiss. Quant aux méchants, ils ont aussi leur groupe d'assassins attitré : les Schwarz. Et pour ceux qui n'auraient pas de notions d'allemand, je traduis : nous avons donc les gentils Blancs contre les méchants Noirs. C'est aussi subtil que ça.

Entre les deux, on a aussi un groupe de tueuses nommé Schreient (et dans la série, ici et là)... les "crieuses", donc. Si ça c'est pas un peu du sexisme, je veux bien manger mon yaourt framboise périmé. Elles ne servent à rien à part faire du bruit (ah !), être manipulées et montrer ô combien elles aiment et sont soumises à Masafumi Takatori, un salaud qui fait des expériences génétiques sur les gens. Je pense d'ailleurs que de manière générale, les personnages féminins de la série se partagent le même QI. Sauf Manx et Birman, les conseillères des Weiss, qui ont tout de même un minimum de jugeote et qui, du coup, n'agissent pas beaucoup. Ceci dit, les personnages masculins ne volent pas plus haut question activité neuronale, même pas le méchant Brad Crawford, leader des Schwarz, qui est pourtant un lunetteux manipulateur en costume beige toujours propre sur lui (ce qui, comme tout le monde le sait, est un grand signe d'intelligence dans l'animation japonaise).

On pourrait dire que le côté bishonen fait passer la pilule : non. Sans parler du fait que la qualité de l'animation et du dessin est fluctuante et nivelée vers le bas (on ne peut même pas parler d'animation dans certains cas), les protagonistes sont de tels goujats que ça donne sacrément envie de les baffer. Yohji par exemple me donnait presque la même nausée que le moine pervers de Brother Conflict, et ce n'est pas une référence. Aya le ténébreux n'était pas toujours sauvé par son doubleur, Koyasu Takehito (DIO BRANDO) ; Omi était exaspérant ; et Ken, bah... il était là. Et ils posent. Tous. Tout le temps. À tel point que je me serais parfois crue dans un épisode de Diabolik Lovers.

Un dernier petit coup pour achever ce commentaire : les répliques qui font tellement lever les yeux au ciel que j'ai cru qu'ils allaient se décoller. Pseudo-philosophie sur fond de psychologie de comptoir, avec une pincée de grands mots vides de sens et un peu de folie, le tout épicé par quelques phrases bien clichées, et vous avez la recette du script de Weiss Kreuz. Aucun personnage ne sait s'exprimer sans métaphore douteuse, surtout si ça parle de ténèbres et d'états d'âme perturbés. Quand ça concerne Dieu, ça marche aussi (ça fait cool le discours sacré).

En conclusion, série beaucoup moins drôle à regarder en solo, mais ça vaut le coup si vous êtes patient et que vous aimez les nanars faisandés de 25 épisodes. Sinon, lisez juste cet article et ensuite passez votre chemin.

Verdict :2/10
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A propos de l'auteur

Maddilly, inscrit depuis le 02/05/2013.
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