Wicked City : The Bodyguard
En général quand je regarde un anime vieux voire très vieux je débranche l'esprit critique et je adopte l'attitude du novice qui admire avec déférence une pièce de musée. Raison de plus quand le nom du réalisateur est Yoshiaki Kawajiri (co-fondateur du studio Madhouse, co-réalisateur sur Manie Manie, Metropolis, Animatrix, producteur de l'anime de X de Clamp, et j'en passe)
Et bien j'ai bien fait. Si j'avais cherché trop loin, j'aurais vu cet anime comme un nanard glauque ; mais vu sous un autre angle, il s'agit d'un film bien sympathique.
L'histoire ne va pas chercher dans la subtilité ou l'ésotérisme. Le monde des humains cohabite avec le monde obscur des démons. Ils ont signé un pacte de non-agression, mais des terroristes de l'obscur le violent régulièrement, considérant qu'étant plus puissants que les humains, le pouvoir leur revient. Un nouveau traité de paix doit être signé : pour cela la présence du professeur Giuseppe Maiyart, est requise. Sa protection est assurée par notre héros, Taki, et sa nouvelle partenaire, Makie, démone de son état. Voilà, c'est tout. Le background ne sera pas plus exploité que ça.
Toutefois les personnages sont vraiment bons ; Taki est un mélange entre Ryô Saeba et Cobra, un peu macho sur les bords mais n'hésitant pas à voler au secours de la demoiselle en détresse. Makie est l'élégance même, et on rit de la voir obligée de protéger Maiyart, un vieux pervers des plus vulgaires.
Mais l'anime réussit surtout à placer une ambiance. Difficile dans un film de 90 minutes, pourtant. Pourtant Wicked City y arrive grâce à une animation stylisée : la palette de couleurs se résume ainsi au bleu et au rouge en plus du noir et blanc. Inutile de préciser que l'animation n'accuse pas de son âge, et que les combats, très nombreux, sont superbes à regarder.
Mais ce que j'ai retenu, évidemment, c'est que le réalisateur s'est fait plaisir au niveau des scènes de sexe ; parce que Wicked City est gratiné à ce niveau-là. Les enfants, il est temps d'aller au lit, on passe au choses sérieuses.
Je crois que ce sont des réalisateurs comme Kawajiri ou Otomo qui ont vraiment fait comprendre que la japanime, ce n'était pas Disney, et que le dessin animé ne s'adressait pas qu'aux enfants. Wicked City est l'exemple idéal : c'est gore, et sur 1h30 de film, vous aurez facile 1h de tétons.
En effet, les différents démons que Taki et Makie auront à combattre ont tous un pouvoir plus ou moins lié au sexe. La première scène du film nous montre Taki en pleine action avec une jeune femme rencontrée le soir même. Mais il s'agit en réalité d'une femme-araignée possédant une mâchoire à la place du ***. Un peu plus loin dans le film, un démon en forme de serpent géant ligotera Makie et lui fourrera sa tentacule dans la bouche, mimant une ***. Encore après, vous verrez la jeune femme, menottée, se faire *** collectivement parce des sortes de gremlins en rut... Et encore je ne raconte que la moitié, la moitié la moins trash.
Surprenant dans son jusque-boutisme de l'horreur et du cul, Wicked City est surtout un exercice de style que seul le format OAV aurait pu permettre et qui même aujourd'hui se fait rare. Un anime de genre, un vrai, que les adultes en manque de sensations dans une industrie aseptisée pourrait bien apprécier.
Les plus
- Extrêmement trash et gore
- Personnages hauts en couleurs
- le style Kawajiri à son apogée
Les moins
- Scénario un peu faible