Une jolie réussite que cette transposition sur grand écran de l'univers si particulier de XXXHolic, même s'il apparaît évident que comme toute série (papier ou animée) présentée en ce format le film "Songe d'une nuit d'été" ne fera en rien avancer l'intrigue principale. Mais bon, le manga étant toujours au point mort au moment où j'écris (comprenez qu'aucun élément majeur n'est venu se présenter comme trame), cela ne pose aucun souci ici.
La première chose agréable à constater est que tout ici a été mis en oeuvre pour coller au mieux au monde de la sorcière des dimensions et c'est un réel plaisir de voir avec quel soin il a été mis en couleur et en mouvement, avec pas mal d'audace parfois.
Ainsi, l'atmosphère onirique/horrifique de la version papier est-elle merveilleusement représentée avec de très belles scènes joliment illuminées lorsque la nostalgie s'empare de l'ambiance et des couleurs toutes en noirceur et irréalité quand la tension fantastique est de mise.
L'on part cependant dans un trip animé totalement décalé pour certaines scènes qui se révèlent alors tout bonnement géniales avec leur aspect de "prises sous acide" révélé par des contours accentués et une SD carrément maîtrisée, le tout m'ayant parfois rappelé les passages animés du film déjanté "The Wall" des Pink Floyd, c'est dire.
De plus, pour la mise en beauté du manoir, on a droit à des incrustations 3D quasi parfaites puisque parfois indécelables, ce qui ajoute encore un peu plus de crédit à l'aspect artistique du film.
Le scénario n'est pas en reste, puisque l'on suit avec autant d'appréhension que le héros les dédales oppressants de cette demeure incongrue. Sous fond de disparitions étranges, chaque portes ouvertes et chaque couloirs empruntés peuvent se révéler des pièces malsaines ou loufoques, réservant parfois de véritables sueurs froides au spectateur.
Le fil de l'intrigue se déroule en tout cas sans temps mort ni ennui, jusqu'à un combat final jouissif (Yûko en action, c'est pas tous les jours!!) et une fin juste de simplicité, le tout servi par des musiques qui collent totalement à l'ambiance et qui, au sein du film, ne laissent pas de marbre.
Le seul réel reproche que je ferai au film, c'est son chara-design totalement raté selon moi, en particulier en ce qui concerne Yûko. En effet, si dans le manga les personnages sont allongés et filiformes, là c'est complètement disproportionné et disgracieux (la pauvre sorcière a carrément les seins qui tombent!!!), ce qui plombe pas mal l'ambiance quand on sait que le charme de la belle est l'un des piliers de la série. L'on peut aussi s'étonner du caractère donné à Watanuki ici, il est beaucoup moins gesticulant, braillard et débile dans le manga.
Quelques détails qui gâche le plaisir mais pas la fête, XXXHOLIC "Songe d'une nuit d'été" reste une réussite dans son genre dont les fans de l'oeuvre clampesque auraient tort de se priver.