Il y a très très longtemps, dans un pays très très à côté (soit, chez moi), j'ai regardé la première moitié d'une adaptation du Comte de Monte-Cristo. Je ne sais pas laquelle, sachant qu'elles sont plus ou moins innombrables, mais voilà, je n'ai jamais eu l'occasion (en fait si, mais je ne l'ai pas prise) de regarder la deuxième moitié.
Et donc, pendant de nombreuses années, le petit Kano connaissait vaguement la trahison subie, l'enfermement, la fuite, la conquête d'un trésor inouï, et les premiers pas vers la haute société.
Mais jamais la vengeance.
Au fil des années, les vagues mémoires de ce périple se sont transformées en légende, puis en mythe.
Et pendant plus d'une décénie, cette volonté dormante d'assouvir cette vengeance oubliée à someillé en silence.
Puis un jour, j'ai appris qu'une adaptation très spéciale et magnifique avait été réalisée en animation. La curiosité m'a piqué, mais je n'ai pas regardé.
Puis j'ai eu l'occasion de télécharger cette adaptation (je sais, je sais, c'est mal et je ne devrais pas en parler, mais j'ai, depuis, racheté mon âme), mais je n'ai pas regardé.
Puis, en Juillet 2011, j'ai repéré, parmi d'innombrables coffrets intégrale, un qui arborait, entouré de belles filigranes art déco et d'opulentes textures klimtiennes, le nom de GANKUTSUOU.
J'ai, bien sûr, acheté, sachant dans mon coeur que cette série ne me décevrait pas. Et pourtant, je n'ai pas regardé.
J'ai attendu. Patiemment, dans les ombres.
Et un jour, j'ai su que c'était le moment.
Ce jour était hier.
J'ai avalé la série, ne m'arrêtant que pour préparer à manger, dormir, et regarder le pilote de la saison 2 de Chihayafuru.
J'ai profité du fait que j'avais accès à un cinéma privé, et je me suis donné au plaisir.
Déja, artistiquement (normalement, je dirais graphiquement, mais dans ce cas précis, c'est un autre niveau), c'est juste magnifique. Sublime en fait. Conjugué à la perfection avec la tragédie dont il est question. J'ai été particulièrement séduit par le choix pertinent du mouvement des textures. Pour la note, les textures sont plus ou moins fixes (parfois vibrantes), mais lorsqu'un personnage tourne, la texture se déplace. L'idée est aussi logique que le résultat. Et on se surprend à voir ces plans ridiculement plats avec un volume inexistant, et pourtant présent.
Le dessin n'apporte rien de bien exceptionnel, mais sous cette animation plutôt classique, entourée de magnifiques structures dont la 3D reste plutôt bien intégrée, les textures changent le monde en un univers inexploré, fabuleux, artistique et consistent.
Je remarquerais cépendant la 3D des vaisseaux et des méchas, qui si bien peu présente et dissimulée par l'excentricité hors mesure du graphisme, grince.
Musicalement, j'ai du mal à soutenir mes propos de part de mon évasion du monde sonore (soit, je suis incapable d'être conscient de la bande son), mais j'ai la vague sensation que la série était fort agréable.
Rien me choque au niveau des seiyus, à part un comte digne de ce nom (mais ça, on le savait déja), mais c'est là que j'ai eu une autre grosse claque. Il n'y a pas de saturation. La dose de musique et de bruitages est adéquate. Et c'est là que je me rends comte d'un défaut trop présent dans les oeuvres audiovisuelles actuelles (en général, bien sûr).
Puis bon, considérant ses quelques défauts (flashbacks, le premier d'une liste de tropes surexploités par les japonais), cet anime s'arrange quand même pour entrer dans mon Hall of Fame personnel.
Et pour conclure, je sent que je vais quand même devoir entreprendre la recherche de cette adaptation que j'ai antant laissé inachevée, pour me débarasser de ce regret d'une bonne fois pour toutes.