"Assis là, accoudé au comptoir,
Silencieux et attentif, je regarde ;
Des discours s’entremêlent et se séparent,
Chacun revêt sa raison, de son habit du soir.
Discussion sur le monde, sur les gens,
Sujets alléchants ou vains verbiages.
Qu’importe, ici entre bons gens,
Les jeunes fous côtoient les vieux sages.
L’un parle fortement d’une voix criarde,
Pour que son voisin l’écoute enfin,
Les verres s’entrechoquent : « A ta santé gueulard ! »,
Dit cet homme, levant son verre de vin.
La chaleur emplit, les cœurs et les coins,
Les rires fendent l’air et résonnent sans fin ;
Et moi, je suis là, abîmé dans mes pensées,
A rêver d’un ailleurs, à toi, ma bien-aimée.
L’onde est douce, enivrante, vivante,
Que j’envie ces êtres, d’insouciamment s’y baigner,
De discuter du vent, de la pluie ou de la veille tante,
Qui le mois dernier, à Dieu s’en est allée.
Ô Vous, je vous aime, indistinctement,
Partie de moi, somme de l’infini,
Qui sous les cieux et sous les vents,
De vos rires, révérez la vie."
Ceci est le compte rendu d'une bonne soirée au bistrot...