Succédant au mythique FF VII, ce 8ème opus eut pour ainsi dire la lourde tâche pérenniser le succès de la série auprès d'un public nouvellement conquis à travers le monde (les anciens épisodes n'ayant pas été licenciés ni distribués ailleurs qu'au Japon). Ce pari fut globalement rempli, mais FF VIII reste (encore aujourd'hui) celui qui divise le plus la communauté de fans, pourquoi donc?

Je ne referais pas tout une présentation des points forts du jeu déjà largement détaillés dans les critiques précédentes. C'est du Final Fantasy pur et dur, avec un graphisme et un univers d'avant garde qui aujourd'hui encore continuent de fasciner les joueurs ayant la chance de tester le jeu, bref, ça a très bien vieilli. Les thèmes musicaux sont une fois de plus très travaillés, et il suffit de voir la cinématique d'introduction pour s'en convaincre. Quant au scénario, il est suffisamment riche pour vous tenir en haleine pendant une centaine d'heure (en comptant en plus les nombreuses quêtes annexes à l'intérêt pas toujours bien défini, mais qui permettent de rester un peu plus dans cet univers). Les personnages sont bien un peu clichés, mais apportent quand même leur lot de surprises, de tendresse, de mélancolie et souvent d'humour (Irvine, Zell et Laguna en première ligne) pour qu'on s'y attache. FF VIII a donc toutes les cartes en mains pour être considéré (à juste titre comme un chef d'œuvre), alors pourquoi tant de haine d'une partie de la communauté de gamers?

Déjà, au risque de me répéter, le jeu a pour son malheur de succéder à FF VII, sans doute l'un des meilleurs épisodes de la série (tellement adulé qu'aujourd'hui encore la licence fait recette, marketing quand tu nous tiens) et malgré ses qualités évidentes ne lui arrive pas à la cheville, ce qui peut faire l'effet d'une douche froide juste en sortant d'un sauna.

Ensuite, il est regrettable que la moyenne d'age des personnages principaux excède difficilement la vingtaine, ce qui peut donner la désagréable impression d'assister à un sitcom pour adolescents. Beaucoup se sont d'ailleurs engouffrés dans cette brèche en critiquant de manière d'autant plus vive la mise en avant de l'idylle entre Linoa et Squall (oubliant au passage la tragique romance entre Cloud et Aerith de FF VII), alors que celle-ci me semble pourtant parfaitement intégrée à l'histoire et est loin d'occuper le premier plan dans l'évolution du scénario. On pourra par contre regretter qu'elle soit la seule à aboutir, alors qu'il y avait matière à faire avec les autres personnages comme Irvine et Selphie (eux aussi souvent mis en scène ensemble).

Enfin, il y a également toute une idéologie mise en place que certains ont également assez mal pris, à savoir des orphelins élevés depuis leur plus jeune age à devenir de parfaits petits soldats obéissant sans hésiter aux ordres (même les plus discutables) qui leurs sont donnés. Avant que ça n'en devienne presque comique, Squall en début de partie fait quand même froid dans le dos avec son caractère asocial et son obéissance presque bornée aux directives de ses supérieurs (heureusement que ça s'arrange par la suite, cela dit j'adore ses petites phrases assassines lors des dialogues).

FF VIII, un jeu qui n'atteint donc pas les sommets comme son aîné, mais ne méritait pas non plus les critiques virulentes qui lui sont encore faites à l'heure actuelle. Un chef d'oeuvre signé Squaresoft à ne pas louper si vous avez l'occasion de vous le procurer.

PS: Je vais quand même être honnête, je n'y ai pas joué non plus, mais j'ai pu suivre l'ensemble du jeu (fini à 100% semble-t-il: scénario principal+quêtes annexes) grâce aux vidéos commentées d'un fan, postées sur Dailymotion.