Final Fantasy XIII, un jeu qui a les défauts de ses qualités. L’exercice de la critique sur ce jeu va être assez difficile car aborder cet opus sans verser dans le comparatif déjà partisan avec les précédents sera un défi de tous les instants.
Final Fantasy c’est une franchise où malgré l’univers propre à chacun, le joueur retrouve un certains nombre de référence (environnement, dynamique de jeu, types de sorts, créatures). Les principales sont là, les invocations, certaines créatures typiques (chocobo, pampas, tomberry) et y compris la base du système de combat, et une thématique principale à la trame… pour le reste, beaucoup de nouveauté et pas de recyclage. Ceci attirera d’ailleurs des récriminations.
Ce jeu a réellement les défauts de ses qualités. Tout les FF sans exceptions sont des jeux à la trame scénaristique fermée, le joueur ne peut qu’enclencher les étapes du scénario, il ne peut jamais influencer sur sa trame. Toute la série fut bâtie ainsi et celui-ci pousse d’ailleurs ce trait à l’excès.
La plus grande partie du jeu ne laisse pas le joueur souffler un instant. La trame se dévoile au fur et à mesure mais ne laisse jamais un moment de répit à l’équipe. On se retrouve littéralement engoncée dans un couloir que l’on va devoir parcourir à 100 à l’heure afin d’arriver au but des L’cie. C’est un choix tout à fait assumer de par l’équipe d’avoir construit le jeu et le scénario de cette façon.
Il n’y a pas ou peu de temps morts dans cette trame et à vrai dire les rares temps morts sont bienvenues et servent en général à étoffer les personnages qui ne sont pas tous si simplistes ou monolithiques. L’histoire s’articule autour du concept de destinée imposée comment réagirait des gens somme tout lambda face à un rôle imposé de force. Ce rôle les transformant en ennemi absolu de la société de Cocoon, une chose que celle-ci leur a appris à craindre et haïr.
Aucun des protagonistes n’avait choisi d’assumer ce rôle imposé à eux. Les personnages réagiront différemment en fonctions de leurs histoires et leurs implications personnelles, ils auront tous des démons à surmonter afin d’affirmer leurs volontés. En ce sens ; le classique FF et scénario d’aventure. Casting d’ailleurs typiques dans ce FF, une équipe male-femelle équilibrée, des personnages tous fashions victimes à la nipponne (sans être totalement ridicule) et pas mal de lieux communs dans les personnages, surtout Snow, le pseudo surfeur cooollll du jeux ou Vanille le paragon de l’ado hyper-excitée.
C’est rondement mené néanmoins, les réflexions des protagonistes pourront sembler parfois naïves mais elles sont en fait simplement humaines ou correspondante au niveau du protagoniste en question (il y a tout de même un pseudo surfeur ; un gamin et une pré-adulte hyperactive dans le tas, faut pas s’attendre à de la haute philosophie non plus). Il ne faut pas oublier que les personnages sont brinquebalés d’un bout à l’autre de l’histoire, tout d’abord pour sauver leurs peaux.
Il y a une notion de rapidité constante dans le jeu ; elle est d’ailleurs aussi poussée à son paroxysme dans le système d’active battle. Ce qui importe ici ; ce n’est plus de choisir le bon sort/action dans la liste parfois dantesque, comme à l’habitude, mais de gérer les rôles de chacun et leur timings, afin d’assurer la mise en choc et une mort rapide aux ennemis ou simplement la survie des combattants. Un choix qui ne plaira pas à tout le monde mais qui au moins apporte un net dynamisme et une stratégie dans la préparation et la menée des combats, je n’avais jamais connu ça dans un FF. Un agréable changement en fait.
La gestion de l’équipement est à minima aussi, il faut en fait s’atteler à son amélioration mais c’est une chose qui intervient assez tardivement au cours de l’aventure. On arrêtera donc de chasser de l’équipement sans cesse, ce sont les dons des personnages qu’il faut développer, d’eux dépendent leurs survies.
Les réalisations audio et graphique sont magnifiques, il y a très peu à étendre dessus tant on ne trouvera pas à redire.
Bref, Final Fantasy XIII est un jeu avec les défauts de ses qualités. Il renouvelle tellement les modes de jeux habituels qu’il pourra décevoir certains afficionados de la série, les partis pris du développement répondent à certains impératifs liés au scénario et au le remaniement d’un système de jeux commencant à dater maintenant. Les personnages sont devenus des parias et sont en fuites; ils n'ont donc pas le temps de flanner en cours de route. Le joueur n'a pas le choix; il doit suivre la cadence.
Certains n'apprécieront pas de se voir ôter l’illusion de liberté de choix… chose qui ne fut de toute façon jamais présente dans un FF, l’absence d’exploration dans la plus grande partie du jeux (il faut attendre le chapitre X pour cela).
FF XIII est un globalement un bon jeu, ultradirigiste certes mais avec un bon système de jeux et de vrai qualités. Il ravira les joueurs japonais et d’autres mais décevra le joueur plus européen élevé à la sauce Elder Scroll, Fallout, Neverwinter ou Baldur's Gate, qui lui, est habitué à pouvoir influencer dans une certaine mesure le déroulement de l’histoire par ses choix.