Le roman (Battle Royale) est avant tout pour moi le cri d'alarme de l'auteur; le manga en montre le côté adulte; moi, j'en montre la violence - Fukasaku Kinji, réalisateur de Battle Royal 1 et 2.
Voilà comment on pourrai résumer le propos de cette œuvre. Une vision adulte des faits, avec des lycéens bourré de testostérones et des filles aux physiques de femmes fatals. Cependant, la critique serai beaucoup trop rapide si l'on s'arrêtait à ce simple constat.
Avant même d'ouvrir le premier volume, ce qui nous frappe, ce sont les auteurs : Koushun Takami, auteur du roman, et Masayuki Taguchi (Baron Gong Battle). Il est en effet rare que l'auteur d'une œuvre soit mit en évidence dans son adaptation. Ce premier indice nous gage d'une adaptation quasi fidèle au roman ! Et pourtant, le duo Takami/Taguchi arrive à écrire une nouvelle version, plus complète encore que le livre.
Structurellement, le manga nous plonge au cœur de l'enfer vécut par la classe de terminal. Taguchi à le trait fin, précis, presque morbide pour les scènes de mort. Pourquoi morbide ? Car chaque élément est dessiné avec une dérangeante précision : les yeux sont facilement exorbités, le cerveau est détaillé... Un vrai cours d'anatomie. Le seul reproche réel que j'ai à faire aux dessins est que les personnages paraissent trop vieux pour avoir 18 ans. Rien que des personnages comme Hiroki, le maitre d'art martiaux, paraissent trop musclés, trop adultes... Bref, en l'espace d'un dessin, certains personnages gagnent cinq à dix ans.
L'histoire, je l'ai déjà dit, est respectée à la lettre ! Elle est même complétée par des sortes de chapitres HS qui viennent éclaircir certains points venant approfondir l'univers. Ainsi, nous découvrons pourquoi ce personnage n'aime pas celui ci et autres joyeusetés. Cependant, on sens bien qu'ils se sont fait plaisir; le titre comporte beaucoup de scène de sexe représenté sans la moindre censure.
A noter aussi que les éditions soleil ne se fichent pas de nous ! A la fin de chaque tome, nous avons droit à un mini résumé du tome en situant chaque épisode marquant (une mort par exemple) en le situant sur l'île, ainsi que des bonus comme la longue interview des auteurs avec un magasine japonais, où l'on glane quelques informations intéressantes sur les choix artistiques ou scénaristiques.
Par conséquent, inutile de vous dire que j'ai adoré ce manga, comme j'en ai dévoré le roman. Si vous n'avez vu que le film, jetez vous dessus pour découvrir une œuvre complète et bien plus travaillé que l'adaptation audiovisuel. Amateurs du roman, le manga est une sorte de relecture de l'auteur lui même, venant complété ce cri d'alarme. Je pénalise seulement le manga pour son dessin trop adulte et le fait que le sexe prend une part plus importante qu'il ne faudrait.