Avec son synopsis et son humour noir, Bienvenue dans la NHK! s'annoncait clairement comme un manga critique sur la société japonaise, le tout avec un ton acide, à la limite du trash.
Si les premiers tomes tendent à confirmer ce côté critique, on regrettera que sur la fin, l'ensemble parte un peu dans tous les sens sans vraiment indiqué au lecteur la destination final à ce gros foutoir général. En effet, malgré une très bonne introduction grâce à des personnages complètement farfelus et entiers, la suite du développement se prend un peu les pieds dans le tapis, ou plutôt ne répond pas aux points soulevés en ammont.
Le gros handicap de NHK!, c'est donc son manque de finalité. Les mésaventures de Sato, l'homme le plus minable de l'univers, sont assez drôles à suivre au début et on rit de bon coeur (même si c'est finalement cruel de le faire) face à ses réactions immatures et son manque de lucidité évidente. Toujours accompagné de la mignonne mais non moins mythomane Misaki, ce drôle de couple soutient à lui seul le poids du manga, les autres personnages gravitant autour d'eux.
Si cela marche bien pendant 5-6 tomes (le tome 5 est juste collector pour la mega scène de branlette), les 3 derniers tomes se veulent poussifs et peu inspirés, dans le sens où après un tel étalage de conneries, on aimerait bien débouché sur quelque chose de concret, genre une moralité ou une quelconque analyse.
Que nenni. La conclusion amenée aurait pu débarquer à n'importe quel moment car elle ne découle d'aucun évènement scénaristique. Les auteurs critiquent de nombreux phénomènes de société en mettant en scène les personnages, puis tout s'arrête à la fin de chaque chapitre, sans rien en dire de plus. En clair, ne chercher pas un sens moral à ce manga : il n'en a pas.
On peut très vulgairement dire que NHK! est un manga à la critique facile, n'ayant pour but que de montrer la nature humaine dans sa pire d'échéance, juste pour le plaisir.
Certains s'en contenteront sans doute à forte raison, mais pour moi cela rend NHK! tristement superficiel sur le fond. C'est dommage lorsque l'on voit la qualité du dessin et l'humour au vitriole qui nous servi au fil des pages.
Bref, un manga dont la popularité est compréhensible pour le côté volontairement rentre dedans, mais qui restera sans conteste ma déception de l'année 2009.