Après avoir lu Alive du même auteur que j'avais bien aimé, j'ai décidé de me pencher sur une de ses oeuvres plus récentes, pour voir.
Après avoir fini Blue Heaven, je trouve que Takahashi a un style assez particulier car les deux oeuvres que j'ai pu lire de lui ont quelques points communs non négligeables. Derrière l'histoire qu'il nous livre, il intègre des questions sur le monde dans lequel on vit, poussant le lecteur à réfléchir plus loin que les simples images qu'on lui livre. Il met en scène des personnages qui de prime abord on perdu leur humanité et finalement à force de questions, il nous fait plonger dans les recoins de ce mot qui paraît si simple et qui est pourtant si compliqué.
Blue Heaven peut se résumer simplement en une mauvaise idée de sauvetage en mer menant à un massacre cruel et sans but d'innocents par deux fous qui cherchent à s'affronter. Mais l'auteur va nous montrer une partie de leur passé nous poussant à réfléchir sur les conséquences de certains actes passés et de tout ce qui en découle. Le lecteur, s'il se prend au jeu, va faire fonctionner son imagination à coups de "et si..". Malheureusement les bribes de passés sont trop peu approfondis et intéressants, donc je me suis lassée très vite.
Autre point intéressant, c'est la façon de voir le Blue Heaven, un bateau de croisière luxueux, comme un monde à part entière où l'on retrouve une représentation proportionnée des majeures ethnies. À bord un tueur sanguinaire que l'on représente par une arme nucléaire par exemple. Comment le monde (les gens à bord du bateau, monde isolé par les eaux) réagit ? La réponse peut s'avérer encore plus cruelle que l'arme (le tueur sanguinaire) elle-même.
Et oui, il y a des points intéressants dans ce manga, même le dessin arrive à nous oppresser totalement. Mais ce dernier ne m'a pas convaincu cette fois-ci, contrairement à Alive, alors que Blue Heaven est plus récent de 3 ans. Mais non, le dessin est pour moi, trop brouillon, incertain, les visages sont mal faits et les traits souvent déformés. Bien sûr, les personnages ont peur parfois et on pourrait associer les traits déformés à cela, mais ce serait trop simple et il ne faut pas se leurrer quand lorsque les personnages n'ont pas peur, les traits ne sont pas en meilleur forme.
Même si ici Takahashi nous livre un manga en 3 tomes, il y avait possibilité d'approfondir un peu plus son histoire. Parce que finalement quand on referme le dernier tome, on reste avec l'histoire d'un massacre pur et simple, et non la réflexion que pouvait instiller l'auteur dans tout ceci. Cette réflexion étant juste une question lancée un peu en l'air comme ça, doucement, alors que l'action bat son plein et que l'on est pris par les possibilités de survie des personnages.
C'est dommage, entre le dessin que je n'ai pas apprécié, voire détesté par moments et cette idée que l'histoire ne se résume qu'à du sang versé sans raison, je ressors déçue de ce manga.
Il y a aussi deux petites nouvelles à la fin du tome 3, qui ont pour thème commun le nombre 69 mais qui, pour moi, n'ont pas grand intérêt. Histoires trop courtes, sans approfondissements, elles ne sont ni accrocheuses, ni belles.