Cela fait une quinzaine d'années que Toshikazu Sugaya est emprisonné pour le viol et le meurtre de plusieurs fillettes. La cause est apparemment sans équivoque : il a avoué et les tests ADN réalisés à l'époque, en 1991, confirment son implication.

Un journaliste de Nippon TV ne partage pourtant pas cet avis et commence à trouver des éléments contradictoires dans l'enquête de police qui a été menée. Notamment la poursuite des meurtres alors que l'assassin est censé être déjà en prison ...

L'ouvrage, dressé comme une enquête policière, nous montre la contre-enquête de recherche de la vérité, alors que toutes les preuves sont contre les protagonistes. Avec parfois quelques maladresses que j'ampute aux raccourcis pris par les recherches qui se sont étalées sur deux années, le manga retrace fidèlement les moments forts des avancées mais également l'envers du décor du milieu journalistique, bien que nous soyons surtout focalisé sur l'affaire en elle-même.
Très clair dans l'avancement de l'intrigue, il reste objectif et surtout factuel au regard de chaque nouvel élément porté au dossier. Et même si trop de choses semblent avancer facilement, on comprend la logique du scénariste de ne pas vouloir nous encombrer de ces longs moments où il ne se passe rien.

L'histoire est complétée par un interview fait de Toshikazu Sugaya, avec son regard sur l'affaire et sur le manga, ainsi que des éléments plus concrets de l'enquête : photographies de l'époque, cartographie, chronologie des événements et commentaire du journaliste qui a dévoilé l'affaire.

L'Affaire Sugaya a le mérite de mettre en lumière un loupé du système judiciaire, en donnant la parole aux principaux intéressés et en pointant du doigt l'importance de la bonne information et de la vérification des sources, tout en étant servi par un dessin appréciable et un rythme adapté.