Detroit Metal City part avec un concept assez simple : parodier tous les clichés du métal quelles que soient leurs formes. Ainsi, ce manga alimente bien l'humour avec sa façon de monter un gag par chapitre, ça se lit de façon légère, c'est sympathique.
On suit donc Negishi, un jeune homme qui est arrivé de sa campagne à Tokyo et qui veut percer dans la musique pop, seulement il a aboutit contre son gré à incarner Johann Krauser II, le frontman de DMC. Et il se retrouve à faire du métal aux paroles hideuses accoutré comme un clown des enfers au lieu de se dandiner comme il aime bien au son de sa guitare sèche dans les rues des quartiers branchés de Tokyo. On ajoute à cela une ribambelle de personnages secondaires tous très clichés eux aussi, que ce soit la manager de DMC qui éteint ses clopes sur toutes les têtes qui passent, le vieux sadomasochiste qui sert de porc capitaliste sur scène, les fans complètement tarés qui croient vraiment les paroles du groupe et on en passe. Mais la pop culture en prend aussi pour son grade dans ce manga et pas qu'un peu. Quand Negishi peut se relaxer et créer la musique de ses rêves, on a droit à des paroles acidulées sans queue ni tête, il est l'incarnation même de l'expression "cucul la praline" dans tous ses faits et gestes, les personnes qui sont dites "branchées" sont de vraies têtes à claques etc...
Alors c'est bien, on rigole, mais le souci c'est qu'il y a peu d'évolution. La seule notable étant que Negishi se laisse peu à peu avoir par son double maléfique. Il se lâche quoi, et ça donne le plus souvent lieu à des scènes magnifiques. Seulement, on finit par se lasser, surtout qu'il y a 10 tomes en tout et que rien ne change dans les relations que les personnages peuvent avoir entre eux. Negishi ne veut toujours pas faire de metal mais ne perce pas dans la pop, lui et sa copine ne se font pas part de leurs sentiments, la manager est toujours aussi folle, les musiciens de DMC sont juste sujet à faire quelques petites blagues sans servir à grand chose d'autre. Bref on finit par voir venir les gags et ça devient lassant. Heureusement à chaque fin de chapitre, on a droit à la définition d'un terme utilisé dans le manga et cela fait mouche, ça fait toujours plaisir.
Un autre souci pour moi, et qu'on aurait pu voir venir c'est l'inégalité des tomes. Chaque tome n'a pas la même dose d'humour et ça dessert l'ensemble de l'oeuvre, d'ailleurs le dernier tome est à mes yeux le plus mauvais. C'est dommage, ce manga méritait de finir en beauté mais on remarque bien qu'on est à bout de souffle avec ce 10ème volume. L'apparition d'un nouveau personnage qui a beaucoup trop de ressemblance avec Negishi ne fait que ressasser des ficelles déjà utilisées, et puis la pseudo-escapade de notre personnage principal qui prend la moitié du tome est ridicule à mes yeux, l'humour n'était pas là. La toute fin m'a aussi déçue, j'aurais arrêté le manga à l'avant dernier chapitre, ça se serait fini comme il fallait : sur scène. La volonté de l'auteur de peut-être continuer à nous faire rire le dessert totalement, et je me suis sentie lésée en tournant la dernière page.
Mais malgré ces défauts, DMC reste un bon manga pour se marrer quand on connaît un peu l'univers du métal et pour pleurer de rire à voir combien Negishi est mièvre et se prendre un nombre incalculable de vents avec sa musique pop. Bien que certains gags soient redondants et que certaines questions resteront sans réponse, la légende de Krauser restera éternelle. YEAH !