Et un récit post-apocalyptique de plus, un ! Tout commence par un voyage scolaire et un crash de train au plein milieu d'un tunnel. Bouleversés, les trois survivants vont néanmoins tenter de comprendre ce qui leur arrive. Tremblement de terre ? Eruption volcanique ? Attaque nucléaire ? Invasion de martiens ? Première étape pour les trois adolescents : récupérer des provisions et s'échapper de ce qui ressemble de plus en plus à un tombeau.
Ce qui frappe immédiatement, c'est la noirceur du récit. Rien que visuellement, l'obscurité est quasi permanente et l'ambiance se révèle vite très oppressante, avec un découpage des plans particulièrement réussi, digne d'un bon film d'horreur. L'utilisation fréquente voire anarchique d'onomatopées donne moult informations sonores et aide à renforcer l'atmosphère angoissante. Quant au dessin, il est excessivement précis, tant et si bien qu'on peine parfois à comprendre ce qui est représentant (genre : dans quel sens ça se regarde ? o_x). Mention spéciale pour les planches urbaines, impressionnante. Elles font froid dans le dos !
Le récit en lui-même est très prenant, mixant aventure, « survival » et saupoudré de quelques phases d'action très intenses. Le mystère autour de la catastrophe et, plus tard, autour des « dragon heads », maintient un suspense continu. On est sans problème happé dans cet univers dévasté et glauque, et ce malgré la longueur de certains passages « exploratoires », encore rallongés par la richesse du dessin. En dépit d'un chara-design pas terrible, on s'attache vraiment aux deux personnages principaux, surtout vers la fin de la série, riche en émotions. Et si Nimura est vraiment détestable, sa façon de fonctionner est loin d'être inintéressante.
Cette série m'a beaucoup plu du début à la fin. L'intensité dramatique est parfaitement maîtrisée, la mise en scène est assez incroyable et le scénario, qui se révèle progressivement, vraiment bien trouvé et exploité. Bref, un excellent récit de fin du monde bourré de qualités, à commencer par son atmosphère bien flippante. A lire tard le soir, au chevet d'une lumière vacillante...