Global Garden est un petit ovni shôjo comme je les aime...
Tout d'abord, graphiquement parlant, c'est très joli, les dessins sont soignés, sublimés par un style très doux qui donne au tout une ambiance toute particulière, l'impression de flotter en plein rêve. Un petit plus dirigé vers Ruika, qui, en version homme comme femme, transpire la détresse de celles que l'on veut protéger.
Pas mal du tout niveau scénario, tout du moins l'idée de départ qui surprend quelque peu. En effet, mettre en scène le célèbre Einstein dans un manga, voilà on ne peut plus original, surtout raconté par un écrivain dont le pays panse encore les plaies de ce qu'a produit E=mc². Pour le reste, on se croit parfois devant une tragédie sortie tout droit de la plume de Watase, tant la relation Ruika/Hikaru se rapproche parfois de celle contée dans Ayashi no Ceres. En huit tomes, Hiwatari développe une intrigue assez épaisse, aux rebondissements parfois convenus, mais toujours empreints de justesse. Les personnages ont tous leur personnalité à part, même si certains seconds couteaux font un peu tapisserie. Le traitement encore une fois du destin de l'héroïne est excellent: par amour pour sa mère, doit-elle enfouir au plus profond d'elle Ruika au profit de Masato? Comment en ce cas redevenir féminine quand pendant toutes ces années elle a refoulé jusqu'à cette idée?
Bref, c'est poétique et intelligent, comme on en voudrait plus souvent.
Au final, loin des shôjo guimauves du moment, laissez-vous entraîner vers ce merveilleux jardin qu'offre Hiwatari, je gage que ça vous changera un peu.