Goth raconte l’histoire de deux camarades partageant une passion morbide pour le crime, en particulier quand la scène est macabre. Ils vont suivre une série de meurtres et le lecteur restera stupéfait devant leur insensibilité qui semble cacher quelque chose…
Goth est un one-shot qui pose la question sans détours : à quel point peut-on être fasciné par le meurtre sanglant, violent et quelles conséquences cette fascination introduit-elle sur le dérèglement psychique de l’homme ?
Le volume propose 4 petites histoires avec à chaque fois un meurtrier aux fantasmes différents. Le premier est un maniaque qui collectionne les mains. On a ensuite affaire à un boucher qui aime découper le corps des victimes et s’amuse à le réarranger (en déroulant l’intestin, plaçant la tête en lieu et place de l’utérus…) Le troisième veut à tout prix enterrer vifs les gens qu’il aime tandis que la fin nous raconte une histoire du passé de Morino, une sombre affaire de pendaison enfantine.
La force du volume est de présenter deux lycéens qui sont passionnés par la mort et qui sont intéressés par tant d’horreurs. Morino semble intriguée par la peur de la victime avant le meurtre tandis que Kamiyama s’intéresse avant tout au procédé. Les deux protagonistes sont très réfléchis et entretiennent une relation ambiguë : il est clair d’emblée que le plus cher fantasme de Kamiyama est d’assassiner un jour sa camarade… Ce qui blesse est la tendance à faire de Kamiyama un enquêteur dont les réflexions manquent de logique et nous laisse à chaque fois sceptiques.
Un manga dont le dessin parvient à marquer et à mettre en avant l’ambiance glauque et malsaine. Des histoires qui laissent beaucoup de questions mais qui semblent involontairement décousues avant d’être énigmatiques.
Goth est une œuvre gore qui parvient à faire réfléchir sur les raisons et les fins de la fascination pour les meurtres. Un manga à ne pas mettre entre toutes les mains tellement les idées présentées peuvent inspirer les plus détraqués. Hors de là, le manga n’a pas grand intérêt tellement les enquêtes présentées sont bancales.