Dès les premières pages, Hôshin nous plongent dans un monde fantastique et magique : les Immortels ont beau être vieux, ils paraissent jeunes, ils utilisent des armes magiques de toutes sortes appelées Baobei et sont accompagnés de familiers. Ce n'est pas pour rien que la plupart des jeux vidéos japonais dérivés de cette série sont des RPG, le titre en a tous les bons ingrédients. Et d'ailleurs, là où l'univers de Fujisaki est amusant, c'est qu'il multiplie volontairement les anachronismes dans ce monde antique : sabre-laser, robots et vaisseaux spatiaux se mêlent aux épées, chevaux et armures.
La force ou le frein au succès de ce titre est sa foule de personnages. Certains ne s'y retrouveront pas, d'autres (comme moi) adorent ce principe, à partir du moment où les protagonistes ont leur intérêt. Et j'attire votre attention sur ce point : les personnages sont tous hauts en couleur et très charismatiques, à tel point que cela devient difficile de choisir celui qu'on préfère ! Rares sont ceux qui n'apportent rien à l'histoire.
Là encore, certains n'approuveront pas toujours le style de l'auteur. Mains et pieds démesurément grands, proportions bizarroïdes, vêtements très détaillés... Mais le seul et unique défaut qu'on peut faire à l'auteur, c'est que durant une partie de son manga, l'action est parfois brouillonne. Ce défaut s'estompe plus tard, et les cases deviennent magnifiques et claires. TOUT le reste, on ne peut lui reprocher de ne pas être bon, puisque c'est son style.
Si le résumé initial peut sembler plat, il faut vite l'oublier. L'histoire va bien vite se complexifier. Daji reste durant toute l'histoire la grande méchante d'arrière-plan, mais d'autres antagonistes vont barrer la route à l'équipe des héros, et chacun aura son arc : l'arc de Zhao Gongming, l'Immortel complètement snobe et exubérant, et l'arc des Îles Célestes, avec Wang Tianjun, l'adversaire le plus charismatique de Taigong Wang. Les rebondissements sont multiples, et les combats toujours plus palpitants. On ne s'ennuie jamais dans Hôshin !
On rit aussi beaucoup dans Hôshin. Des scènes sont à se tordre par terre. Je ne vous citerais pas le volume 12, où l'auteur fera un gag d'anthologie. Néanmoins, un autre défaut de Hôshin peut être cet humour envahissant, à tel point qu'il ellipse par moment les scènes dramatiques, voire tragique. Bref, vous savez à quoi vous attendre...
Pour moi, ce sera un 9, car Hôshin fait partie de ces shônen qui exploite au maximum les capacités du genre sans tomber dans de mauvais travers.