Une personne sur dix possède une arme à feu dans le monde. La question est : comment armer les neuf autres ?
Bon, certain(e)s parmi vous auront peut-être remarqué un léger désaccord avec les stats données par Yuri Orlov alias the Lord of war, mais on ne va pas en faire un casus belli.
Le trafic d'armes, l'enfant-soldat, la guerre asymétrique, l'usage de drones. Ce sont des thèmes très chauds qui sont traités dans ce manga. Certains noms à peine modifiés de compagnies sont même utilisés.
Certes, on retrouve le même fatalisme que dans Black Lagoon, Gunslinger girl ou Phantom ~ Requiem for the Phantom ~ (oui je sais, je lis un manga et sers des anime en comparaison) : il ne suffit que d'une seule fois, l'arme corrompt l'âme à jamais.
Seulement, un puissant paradoxe nous est servi dès l'ouverture : la première voix, celle d'un enfant-soldat dénommé Jonah, dit haïr les armes alors même qu'il voyage en compagnie d'une femme pour qui celles-ci sont des marchandises. De même, la plupart des personnages souffrent de la guerre mais tous semblent prendre l'espace des négociations ou le champ de bataille pour des terrains de jeu. Certains suivent un leader, d'autres leur certitude d'œuvrer pour la morale, d'autres encore un esprit de lucre et une avidité de pouvoir et de sensations fortes...
Les membres piliers de l'équipe principale ressemblent assez à des Zwei indestructibles - mais individualisés, fort heureusement, et assez attachants pour des tueurs tels que le sont des Bonnie ou des Clide.
Leurs aventures sont, comme on peut s'en douter, une succession d'arcs plus ou moins longs, bien construits et diversifiés quant aux théâtres d'opération et aux aspects, enjeux, tensions propres à chacune. Elles se suivent et ne se ressemble pas trop - du moins c'est ce que je puis en dire à la fin du quatrième tome.
Les dessins enfin, sont agréables à l'œil, surtout les pages colorisées qui offrent un beau panel de contrastes lors du passage aux gris. Ce qui peut être parfois agaçant, c'est que l'artiste évite quasi-systématiquement de dessiner les yeux - et les lèvres aussi - de ses personnages en ayant recours à une zone d'ombre fortuite qui n'a aucune raison d'être (ou un pansement - ça change du bandeau ou du masque me direz-vous). C'est que ça concentre toute l'intensité de l'action, les expressions faciales !
Critique sous réserve de modification ; je retourne en première ligne !