Nous avons là un récit autobiographique bizarrement construit car absolument pas chronologique. L'auteur a simplement choisi de nous présenter différentes périodes clés de sa vie d'adulte : sa fugue suivie d'une existence de sans-abri, son boulot d'ouvrier du gaz, celui de mangaka overbooké et enfin, cerise sur le gâteau, son séjour en hôpital psychiatrique pour alcoolisme.
Glauque ? En fait pas de tout, le trait rondouillard du dessin et la légèreté du ton atténuent véritablement la gravité du propos. Paradoxalement, ce refus de virer au tragique renforce un récit finalement très honnête, drôle, authentique... et d'autant plus poignant. Même s'il avoue ne pas avoir tout raconté (un brin d'auto-censure donc), l'auteur n'hésite à déballer des anecdotes peu glorieuses sur sa personne.
Mon seul véritable regret concerne l'édition française qui s'emmêle un peu les pinceaux en plaçant certains pages au mauvais endroit avec parfois même d'importants doublons de planches. Ca fait un peu tâche et j'espère que des rééditions ont corrigé ce souci. Il n'empêche que je conseille évidemment cet excellent Journal d'une Disparition.