Kenshin le Vagabond est certainement l'un des shônens les plus connus chez nous et le moins que l'on puisse dire est qu'il ne démérite pas son succès.
En effet, si l'on part sur les bases d'un manga pour garçon on ne peut plus classique, Watsuki étoffe tout de suite son intrigue en apportant l'élément qui sera le fil rouge de toute cette série: l'expiation. Ce thème, beaucoup plus lourd et délicat qu'un simple parcours initiatique, sera ainsi décliné en deux grandes périodes: la guerre contre Shishio ou comment Kenshin protègera de son sabre le fragile équilibre instauré au prix du sang et le combat contre Enishi, beaucoup plus personnel mais nécessaire à une totale absolution.
Evidemment cette quête ne saurait être sans la floppée d'alliés et d'ennemis que Kenshin réunira autour de lui au fur et à mesure de l'histoire. J'aime particulièrement le fait que chacun est un but différent en plus d'une personnalité et d'un background propre, la plupart ne se contentent pas seulement de suivre Kenshin machinalement mais apportent leur réflexion sur le bien fondé ou non de ce combat, tout en choisissant de s'y joindre ou pas.
Ainsi le manga oscillera t'il pas mal entre le seinen et le shonen mais restera au final à l'image de son personnage principal: frais et torturé.
L'autre point fort évident de Kenshin le vagabond est son environnement, ou comment Watsuki a donné vie et épaisseur à un univers en s'appuyant sur les événements historiques de la fin de l'ère Edo. En tant que profanes, on en apprend pas mal sur cette période trouble mais c'est d'autant plus jouissif que les protagonistes prennent alors une dimension toute autre, en particulier quand l'auteur met en scène un personnage historique.
Cependant, il est annoncé dès le départ que de grandes distances ont été prises avec l'Histoire, ce qui franchement ne gêne en aucun cas les lecteurs européens que nous sommes, à moins d'être vraiment des spécialistes du Shinsengumi et des Patriotes.
De plus, l'on peut dire que Watsuki sait tenir un crayon (certaines planches sont de toutes beauté) et illustre son art d'une mise en cadre on ne peut plus dynamique et parfois même audacieuse que Naruto et autre Bleach ne se sont pas priés de pomper. D'ailleurs et en parlant de ces mangas beaucoup plus récents, l'on ne fait que s'apercevoir de l'étonnante maturité de ce shonen qui reste toujours une référence en la matière et sur tous les points.
Culte, du début à la fin.