*Attention ce manga se destine à un public majeur et fort psychologiquement!*
Scénario:
Honnêtement je ne sais pas sur quel pied danser avec cette oeuvre. C'est certainement la plus malsaine et choquante que j'ai vu jusqu'alors, tout support confondu. J'en arrive même à me demander si Yamamoto Hideo n'est pas complètement fou à lier. Lire Koroshiya Ichi, c'est plonger tout droit dans un monde de psychopathes et de pervers sexuels très gravement atteints. Croyez moi, Hannibal Lecter c'est une fillette fleur bleue à côté d'Ichi!
Koroshiya Ichi n'est pas le genre de manga que je recommanderai, car d'une part j'aurai peur de passer moi même pour un malade mental, mais de plus je pense que certaines scènes de tortures et moult autres scènes de violences vraiment insupportables (j'ose même pas donner d'exemple, ça me faisait presque mal rien que de les voir), peuvent vraiment traumatiser les plus sensibles.
Malgré tout, le scénario tient la route et est plutôt intelligent. C'est l'histoire d'un ''vieux'', se faisant appeler banalement Jijii, qui manipule son entourage pour décimer un clan de yakusas et en tirer un gros profit. Il se sert de la faiblesse d'esprit d'Ichi, un jeune garçon traumatisé lors de son enfance par diverses sévisses vraiment horribles de la part de ses camarades d'écoles, pour en faire une vraie machine à tuer et son principal atout pour arriver à ses fins.
Je dois admettre que le charisme des personnages est vraiment très poussé. Jijii par exemple c'est le genre de personne qui calcule tout à l'avance, et dont même ses principaux alliés ne savent rien sur son compte, ni même ses réelles intentions. Ichi quand à lui est un gentil garçon très timide et craintif aux premiers abords, mais qui cache au fond de lui une perversion immonde et une brutalité inhumaine. En réalité ce qui fait la force de cette profondeur charismatique, peut aussi devenir une raison de faire abandonner la lecture de ce manga pour la plupart, je pense. Yamamoto Hideo va tellement loin (trop?) dans la psychologie de tous ces détraqués mentaux, qu'il arrive à nous faire comprendre d'une certaine façon leur raisonnement, et ça fait peur. Selon moi, l'auteur joue beaucoup trop la carte de la perversion sexuelle, et ça rend son oeuvre vraiment obscène. D'ailleurs le personnage de Kakihara, qui incarne le chef du clan yakusa à abattre, est un sado masochiste en puissance. Il n'hésite pas à appliquer ses connaissances lorsqu'il torture ses ennemis. C'est vraiment choquant je vous préviens!
Dessin:
Le dessin est très soigné, que ça soit pour les décors ou les personnages. Les personnages ont d'ailleurs de ces ''gueules'', oui le mot est vraiment approprié, qui donnent vraiment de l'ampleur à leur charisme. Les faciès sont de plus très variés. Kakihara par exemple, a le visage recouvert de cicatrices et de percings. Il a aussi les deux joues cisaillées, ce qui lui donne l'impression d'avoir une bouche énorme, enfin il ''a'' une bouche énorme. Il est carrément trop horrible. A contrario Ichi a le visage d'un jeune garçon un peu simplet mais sympathique. Par contre lorsqu'il sourit, je sais pas comment l'expliquer, mais il met mal à l'aise. Comme si son côté ''dérangé'' (et dérangeant) ressortait. Yamamoto Hideo a fait vraiment fort pour ce détail je trouve.
Bilan:
Ce manga a aussi fait l'objet d'une adaptation cinématographique, que l'on doit au non moins célèbre Takashi Miike, réalisateur du très controversé Visitor Q, ou bien encore Audition. Je n'ai pas encore vu l'adaptation de Koroshiya Ichi, mais je doute fort que Miike soit allé aussi loin dans l'insanité que celle décrite dans le manga. Dans tous les cas ceux qui veulent lire celui-ci, vous avez été prévenu. Pour ma part, même si j'ai vraiment été dégoûté par certains de ses aspects, je me vois quand même obligé de lui attribuer au moins un 6/10, car c'est vraiment une oeuvre à part qui a le mérite de ne pas laisser insensible.