En 300 pages, Jirô Taniguchi nous livre le poignant récit de l'enfance de Yoichi Yamashita, narrateur et héros de l'histoire.
Le Journal de mon Père annonce en effet assez clairement Quartier Lointain sans cependant s'encombrer de tout son bagage supra-naturel. Le narrateur ne revit pas son adolescence mais renouvelle son regard sur sa jeunesse à travers les histoires de son oncle. Un choix autrement plus judicieux. Les souvenirs ne reprennent pas vie autour de Yoichi. C'est à une simple réflexion sur sa relation avec son père que s'adonne le jeune narrateur, éclairée par le témoignage compréhensif de son oncle. Les révélations et les regrets sont d'autant plus marquants que sa propre expérience permet au héros de mieux comprendre son père. Le Journal de mon Père présente la relation père-fils comme une médaille dont les deux faces sont incapables de correspondre mais qui restent en tous points semblables : le même orgueil, les mêmes maladresses.
Impossible de rester insensible devant le talent avec lequel l'auteur alterne les épisodes de l'enfance de Yoichi, pose les décors en se référant à sa ville natale, amène le lecteur à chérir ses racines en fermant le dernier volume. Une magistrale leçon de vie. Du grand art.