Les Gouttes de Dieu est le type même de manga qui prend un sujet relativement obscur et élitiste pour en faire un manga tout public initiant donc ici à l'art de l'oenologie.

Malgré le format manga et le côté grand public, il faut tout de suite préciser qu'on ne pourra apprécier cette série sans être doté d'un côté artiste/littéraire.
Ne vous attendez pas en effet à une histoire pleine de rebondissements, ni même à une quête épique à la recherche des 12 vins du testament...
L'histoire se déroule en effet assez lentement (la découverte d'un vin d'une énigme pouvant prendre 2-3 tomes et étant entrecoupé de petites histoires secondaires).
Vous aurez en revanche droit à des envolés lyriques digne de poème, un ressenti et des émotions sur le vin ciselé par une langue et un parlé extrêmement soutenue qui allié aux graphismes style oeuvre d'arts donnera un côté esthétique et artistique très réussi.

Le point fort du manga réside dans son accessibilité pour le débutant, qui est rassuré avec un dessin constant et de qualité, des personnages attachants et pas guindés et une approche sur le vin plutôt didactique et pas prise de tête.
Le lecteur sera libre de survoler l'oeuvre et d'enrichir sa culture générale sur le vin mais pourra aussi approfondir le sujet avec les nombreux bonus et appréciation en fin de volume pouvant constituer une base d'information solide pour qui voudrait se lancer dans le vin de façon plus sérieuse (bar à vins, dégustation, collection, vignoble etc...)

Néanmoins il ne faut pas perdre du vue que l'on lit un manga et pas un magasine sur le vin, ce qui ne fait que ressortir les défauts qui sont un scénario très prévisible et surtout le côté très répétitif de la recherche des vins du testament (heureusement entrecoupé d'histoires secondaires plus originales).
Si l'on n'accroche pas à l'aspect encyclopédique du thème du vin et artistique de l'oeuvre on ne supportera guère sa lecture longtemps...

Ma note serait de base 7, mais la série étant un manga original dont je pense qu'il vaut la peine d'être essayé/lu, quitte à ne pas aimer je met un 8.